Un accord sur le budget européen à portée de main ?

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www.boursier.com , modifié à
L'enjeu est crucial...

C'est un sommet crucial qui s'ouvre ce jeudi à Bruxelles : les 27 pays de l'Union européenne doivent s'accorder sur le budget 2014-2020, après avoir essuyé un premier échec en novembre dernier, tant les intérêts de chaque Etat membre sont différents. Un accord "difficile", mais "probable" semble toutefois possible cette fois, d'après une source européenne interrogée par Reuters. Concessions en vue ? L'enveloppe globale, plusieurs fois revue à la baisse s'élèverait à un peu moins de 960 milliards d'euros de crédits d'engagement, sans le Fonds européen de développement et les instruments hors budget. Un montant jugé faible pour Paris, mais trop élevé pour Londres, alors que Berlin est en position d'arbitre. La source européenne croit cependant savoir que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et la chancelière allemande Angela Merkel sont prêts à faire des concessions au Premier ministre britannique David Cameron.  Reste que le Parlement européen a d'ores et déjà fait savoir qu'il poserait son veto en cas de coupes drastiques. Les gouvernements seraient alors obligés de tout reprendre de zéro... Le rabais britannique contre la PAC  Alors que le Royaume-Uni plaide en faveur de coupes dans le budget, le maintien du rabais dont bénéficie le pays depuis plusieurs années et auquel il est attaché, fait débat. Obtenu en 1984, il se justifiait à l'époque par le fait qu'une grande partie du budget européen était consacré à la politique agricole commune (autour de 80%). Politique qui bénéficiait peu au Royaume-Uni, compte tenu de la faiblesse de cette activité au sein de son économie. A l'inverse, la France en est toujours le premier pays bénéficiaire. "Le rabais français, c'est la Pac", a d'ailleurs rappelé cette semaine l'eurodéputé écologiste, Daniel Cohn-Bendit. Quel budget pour l'emploi et la croissance ? Sur la période 2007-2013, la PAC - ainsi que la politique de la pêche et les mesures environnementales - ne représentait certes, plus que 42,5% du budget de l'UE, mais elle demeure la part la plus importante, devant "la cohésion pour la croissance et pour l'emploi"(35,6%) ! Les observateurs craignent d'ailleurs que si un accord est trouvé sur l'enveloppe globale, il se fera aux dépens des crédits prévus pour la compétitivité, l'emploi et l'action extérieure de l'UE, en faveur des politiques "traditionnelles", comme l'agriculture. A l'issue du sommet de novembre, Herman Van Rompuy proposait 139,543 milliards d'euros de budget pour "la compétitivité, l'emploi et la croissance, contre 91,495 milliards sur la période 2007-2013. Il suggérait que l'UE alloue parallèlement 372,229 milliards d'euros à la PAC...