Total : quel avenir pour la raffinerie ?

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Total pourrait annoncer lundi la construction avec EDF d'un terminal méthanier à Dunkerque.

Lundi sera-t-il jour de vérité ? Une réunion capitale pour l'avenir de la raffinerie Total de Flandres-Dunkerque se tient à la Défense à Paris. Le groupe pétrolier pourait y annoncer la construction avec EDF d'un terminal méthanier pour compenser la fermeture de la raffinerie. Le projet est jugé "insuffisant" par les syndicats qui se disent prêts à une nouvelle grève.

Le projet de terminal méthanier dans le port accueillant des navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) - dont les importations devraient augmenter dans les années à venir - serait porté par EDF, mais Total s'associerait à hauteur de 10%, sur un investissement d'un milliard d'euros, a avancé vendredi le quotidien Le Télégramme.

Les syndicats sur le qui-vive

Total et EDF ont refusé de confirmer ou d'infirmer l'information. La CGT et Sud jugent elles bien maigre cette compensation. "S'ils veulent éviter la guerre, ils n'ont pas intérêt à nous annoncer ça", tempête Philippe Wullens (Sud). Les syndicats ont prévu de manifester lundi à la mi-journée à La Défense au moment où Total dévoilera ses intentions.

L'intersyndicale a lancé dimanche un appel à former un comité de soutien national. Le conflit Total est devenu "emblématique du combat contre le chômage et les licenciements", affirme le texte. La réunion, initialement prévue le 29 mars après les élections régionales, a été avancée à lundi sous la pression conjuguée fin février des salariés et du gouvernement.

Menace de grève

"Si nous faisons le constat que les engagements pris par Total et le gouvernement pendant le mouvement ne sont pas respectés, alors la grève redémarrera", a prévenu Charles Foulard (CGT).

La raffinerie de Dunkerque (380 salariés et plus de 400 personnes chez les sous-traitants) est à l'arrêt depuis septembre. L'incertitude qui plane depuis des mois sur son sort avait déclenché un mouvement de grève chez les salariés de la branche raffinage.

Total, confronté à des surcapacités face à une consommation de carburants en baisse, a promis "la pérennité de l'établissement des Flandres" au sein du groupe, mais pas nécessairement avec une activité de raffinage, et a garanti un reclassement interne à chaque salarié.