Tilly-Sabco est-elle vraiment en danger ?

Tilly-Sabco a annoncé la suppression de son activité export pour début 2014.
Tilly-Sabco a annoncé la suppression de son activité export pour début 2014. © Maxppp
  • Copié
Damien Brunon et Pascal Berthelot
DECRYPTAGE - L’entreprise bretonne dit craindre pour son avenir, Marylise Lebranchu s’interroge sur le timing de l’annonce.

L’INFO. Nouvelle déclaration fracassante pour l’agroalimentaire en Bretagne : le volailler Tilly-Sabco a annoncé jeudi l’arrêt de ses activités d’exportation en janvier 2014. L’entreprise dit craindre la disparition de 1.000 emplois. “Je ne comprend pas les déclarations de l’entreprise compte tenu de tout ce qui a déjà été proposé”, s’est étonnée la ministre et élue bretonne Marylise Lebranchu vendredi au micro d’Europe 1. L’annonce de Tilly-Sacbo a en effet de quoi surprendre, tant sur la forme que sur le fond. Europe1.fr décortique cette opération de communication inhabituelle.

• L’entreprise n’est pas directement en danger

Si Tilly-Sabco dit craindre pour son avenir, il faut néanmoins noter que le volailler breton n’est pas directement en danger à l’heure actuelle. Aucune procédure de liquidation judiciaire n’a par exemple été prise à son encontre.

• 337 et non pas 1.000 emplois menacés

900 emplois supprimés dans les abattoirs Gad à Lampaul-Guimiliau : le chômage fait peur ces derniers temps en Bretagne. Tilly-Sabco annonce la potentielle disparition de 1.000 emplois dans la région. Elle n’emploie pourtant directement que 337 personnes en CDI pour son activité export.

• Un communication inhabituelle...

Ce qui a beaucoup étonné les employés de Tilly-Sabco, c’est le fait que leur employeur n’a pas évoqué l’arrêt de la filière export avec eux avant de prévenir les médias. Ils l’ont tous appris grâce aux informations. L’entreprise a donc délibérément préféré communiquer sur ses difficultés, méthode étrange pour une entreprise en danger.

• … Et très précoce

L’activité export de l’entreprise s’arrêtera le 4 janvier 2014, a annoncé le volailler breton, soit dans un peu plus de deux mois. Que la décision ait été prise il y a longtemps ou pas, il y avait une multitude de dates potentielles pour faire cette annonce. Or, elle intervient à deux jours d’une manifestation de grande ampleur pour l’agroalimentaire breton à Quimper.

• Des négociations sont en cours

Depuis la suppression de l’aide européenne à l’exportation des volailles, le gouvernement tente de trouver des solutions pour rendre à nouveau compétitive la filière bretonne. L’annonce de l’entreprise semble donc s’apparenter à un coup de pression de la part de l’entreprise bretonne pour obtenir de nouvelles aides de l’Etat.