Le groupe Technicolor a bien reçu une seconde proposition de JP Morgan vendredi, comme le révélait ce matin 'Les Echos'. Cette proposition, en fait un avenant au projet initial de financement par entrée au capital soutenu par le management, était destinée à améliorer les contours financiers pour lutter contre la surenchère du fonds Vector. Mais le conseil d'administration a repoussé le projet révisé de JP Morgan, qui bien que mieux disant financièrement (le prix de souscription des actions à émettre en sa faveur était porté de 1,60 à 1,90 euro) comportait aussi de nouvelles clauses que les dirigeants ont estimé contraires aux intérêts de la société et de ses actionnaires. JP Morgan Chase avait en effet introduit une clause d'indemnisation en cas d'échec de l'opération et demandé qu'aucune résolution ayant un objet équivalent à celles qu'elle proposait ne puisse être inscrite à l'ordre du jour d'une assemblée. Le conseil a conclu que le caractère ferme et irrévocable des contrats initiaux "était plus favorable à la société et à ses actionnaires et que l'incertitude générée par cette nouvelle condition l'emportait sur les avantages de la proposition d'avenant". Au final, le conseil a réitéré son soutien au projet initial de JP Morgan pour le vote qui se tiendra lors de l'assemblée générale du 20 juin, aux dépens de la proposition de Vector. Les observateurs avisés ne manqueront pas de s'interroger sur les motivations de JP Morgan avec cette surenchère, notamment au regard de la clause empêchant l'assemblée de voter sur un projet concurrent. En effet, celle-ci est manifestement contraire au droit français, ce qui n'a pu manquer d'échapper aux porteurs du dossier...