TGV Paris-Clermont : un chantier très politique ?

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le gouvernement a annoncé mardi son intention de réaliser une ligne ferroviaire à grande vitesse qui relierait Paris à Lyon via Clermont-Ferrand. Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, il s'agit de désenclaver le Massif central et de désengorger la liaison TGV actuelle Paris-Lyon. Mais le projet est ancien et rebondit à quelques mois des élections municipales auxquelles le ministre Brice Hortefeux pourrait participer à Clermont précisément.

Pour l'instant, le projet n'est qu'à l'état d'étude, une nouvelle étude demandée à Réseau ferré de France par le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau, qui était au moment de cette annonce mardi accompagné de Brice Hortefeux, le ministre de l'immigration. Mais l'idée de construire un TGV pour relier plus rapidement Clermont-Ferrand depuis Paris n'est pas nouvelle. C'est même une attente récurrente de tous les habitants de la région Auvergne qui se trouvent actuellement à plus de 3h30 de la capitale. L'objectif serait à terme de réduire ce temps de parcours à 2 heures. Mais le fait que ce projet rebondisse à quelques mois des élections municipales intrigue notamment la majorité régionale socialiste.

L'objectif affiché est de répondre aux impulsions données par le Grenelle de l'environnement dont un des objectifs est de doper les déplacements par les voies ferrées. Et de fait, la liaison Paris-Lyon par TGV est déjà au bord de la saturation. La nouvelle ligne à grande vitesse permettrait non seulement de désenclaver l'Auvergne et Clermont-Ferrand mais aussi de rejoindre à terme Lyon par un second itinéraire. L'étude doit être rendue au printemps prochain. Si le projet est validé, les premiers TGV ne rouleront pas avant 10 à 15 ans.

La prochaine échéance politique est elle fixée au printemps prochain. Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux annoncera avant Noël s'il est candidat ou non aux élections municipales à Clermont. Ce qui fait dire à René Souchon, le président socialiste de la région Auvergne, que le gouvernement ne se préoccupe pas seulement d'aménagement du territoire avec ce projet de TGV. "Brice Hortefeux a des vues sur l'Auvergne, il ne pouvait pas laisser porter ce dossier sans réagir, nous nous travaillons sur ce dossier depuis un an, tant mieux si nous avons réussi à le pousser à prendre des initiatives" constate René Souchon.