Suisse : les Français bien classés parmi les plus riches

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ARGENT - 49 Français figurent dans le classement des 300 plus grosses fortunes installées en Suisse.

Officiellement, l’économie française reste en pleine convalescence. Pourtant, les Français progressent dans le classement annuel des 300 plus grosses fortunes installées en Suisse : ils sont 49 à figurer dans l’édition 2014, contre 45 en 2013. Des Français dont la richesse cumulée est estimée à 55 milliards d'euros par le magazine économique suisse Bilan. Présentation des Français les plus fortunés et des nouveaux entrants dans ce classement.

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Gérard Wertheimer, premier des exilés français. Petit-fils de l’associé de Coco Channel, Gérard Wertheimer est, avec son frère installé aux Etats-Unis, le premier actionnaire du groupe de luxe. La fortune de cet héritier très discret est estimée entre 7,5  et 8,3 milliards d’euros, ce qui en fait le plus riche des exilés fiscaux français.

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Patrick Drahi, nouveau champion français. Le patron de Numericable a le vent en poupe : outre le rachat de SFR et la probable acquisition de Portugal Telecom, l’homme d’affaire franco-israélien fait une entrée fracassante dans ce classement avec une fortune estimée entre 6,6 et 7,5 milliards d’euros. Mais les journalistes à l’origine de ce classement précisent que "Patrick Drahi habite en Suisse depuis fin 1999. En fait personne ne le connaissait, et ce n'est que tout récemment qu'il est monté en puissance, avec l'opération Numéricable". Et ce dernier l'a toujours répété : malgré les appels du pied d'Arnaud Montebourg, il n'a pas l'intention de rentrer en France.

Pierre Castel, l’autre habitué du classement. Longtemps en tête du classement des Français exilés en Suisse, le propriétaire du Groupe Castel a été dépassé en 2014 par Gérard Wertheimer et Patrick Drahi. Mais il reste à la tête d’un trésor estimé à plus de 5 milliards d’euros. Une fortune accumulée grâce aux alcools : le groupe Castel est en effet le numéro 3 mondial du vin, le numéro 2 de la bière en Afrique, et possède la chaine de magasins Nicolas.

Les petits nouveaux Français. Outre Patrick Drahi, quatre autres Français intègrent le classement du magazine Bilan. Il y a d’abord Monique Roosmale Nepveu, qui fait partie des héritiers du groupe Louis-Dreyfus (fortune estimée entre 831 millions et 1,2 milliards d’euros), puis Marina Picasso, la petite-fille du peintre (entre 831 millions et 1,2 milliards d’euros). On retrouve également Martin Michaeli, fondateur de la marque de chaussures Mephisto (entre 750 et 831 millions d’euros), et enfin la famille Daniel Amar, spécialisée dans la distribution (entre 332 et 415 millions d’euros).

Mais l’un des journalistes à l’origine de ce classement a tenu à souligner que ce classement était incomplet, pour la bonne et simple raison que de "nombreux autres Français très riches vivent en Suisse sans qu'on le sache, car ils ne le crient pas sur tous les toits".

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Et le numéro 1 reste… Comme depuis de nombreuses années, la famille suédoise Kamprad, qui a fondé les magasins Ikea, garde la tête de ce classement, avec une fortune estimée entre 34 et 35 milliards d’euros. Certes, le patriarche Ingvar Kamprad a quitté la Suisse en 2014 pour retourner en Suède mais ses trois fils, qui ont la nationalité suisse, sont restés et contrôlent désormais la fortune familiale.

Les familles suisses Hoffmann et Oeri, qui contrôlent le groupe pharmaceutique Roche (entre 17 et 19 millions d'euros), et le Suisso-Brésilien Jorge Lemann (entre 17 et 19 millions d'euros), qui détient des parts dans le premier brasseur Anheuser-Busch InBev, complètent le trio de tête.

L’autre enseignement de ce classement. Au-delà de la liste de noms égrainés, ce classement montre aussi que les plus fortunés ne connaissent pas la crise. La fortune cumulée de ces 300 personnes ou familles les plus riches en Suisse a en effet augmenté de 4,1% entre 2013 et 2014, pour atteindre 559 milliards d'euros.

En ce qui concerne les seuls Français, le magazine Bilan précise que ceux qui décident de quitter leur pays en raison de la fiscalité trop lourde optent d'abord pour la Suisse (20%), puis pour la Belgique (17%) et le Royaume-Uni (14%).

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