SeaFrance fixé sur son sort

© MAXPPP
  • Copié
avec agences et Lionel Gougelot , modifié à
Le tribunal de commerce doit décider mercredi de l’avenir de la société française de ferrys.

SeaFrance va t-elle connaître une liquidation judiciaire ou une reprise par les salariés ou une société privée ? C'est ce que doit trancher mercredi la justice. Le tribunal de commerce de Paris annoncera en effet quel projet est retenu pour la compagnie de ferrys , qui emploie 880 personnes en CDI et quelque 200 emplois saisonniers à Calais et Douvres.

"Chacun de ces choix aura des conséquences très lourdes pour le personnel et pour l’entreprise", a prévenu la compagnie de ferries, qui connaît des difficultés en raison de la concurrence du tunnel sous la Manche et de la baisse de l'activité de transport de fret.

Les navires bloqués

Par crainte de "troubles sociaux", la filiale de la SNCF a interrompu, mardi, le trafic de ses quatre ferries entre Calais et Douvres. Une interruption décidée "afin d'accueillir le jugement dans la plus grande sérénité et pour garantir la sécurité des passagers et l'intégrité du personnel et des biens", a indiqué la société. Un important dispositif policier (CRS et de gendarmes mobiles) a été mis en place devant le terminal SeaFrance.

Des menaces de violences rejetées par les salariés. "Dans l'histoire de l'entreprise, jamais les salariés ne s'en sont pris à leur outil de travail", assure Didier Capel du syndicat CFDT. "C'est farfelu et exagéré", ajoute t-il.

Deux offres de reprise

Le tribunal de commerce avait examiné le 25 octobre les deux offres encore en lice pour sauver la société, qui a enregistré en 2010 une perte nette de 240 millions d'euros et où 725 emplois ont déjà été supprimés. La première offre de reprise étudiée par le tribunal associe Louis Dreyfus Armateurs (LDA) au groupe de ferries danois DFDS. Elle prévoit de garder 460 emplois et trois navires. La seconde est un projet de Scop (Société coopérative et participative) présenté par la CFDT, syndicat majoritaire de l'entreprise, qui prévoit de conserver l'intégralité des 880 emplois.