Sanofi se tourne vers les biotechnologies

© MAXPPP
  • Copié
Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Après des bénéfices record en 2009, le groupe pharmaceutique accentue les restructurations.

Sanofi-Aventis va restructurer profondément sa branche chimie en France d'ici 2014 et entamer un "tournant" vers les biotechnologies, a annoncé le groupe pharmaceutique mercredi. Une annonce qui scandalise les syndicats, d’autant que le géant pharmaceutique a réalisé 8 milliards de bénéfices en 2009, détrônant ainsi le pétrolier Total.

"L'objectif est de faire évoluer d'ici 2014 l'activité industrielle chimique de Sanofi-Aventis en France, principalement vers les biotechnologies et la production de vaccins, et d'anticiper les baisses de production consécutives à la chute des brevets de plusieurs médicaments majeurs issus de la chimie de synthèse", a expliqué le groupe, qui emploie dans l'activité chimie 4.250 personnes en France sur huit sites.

Romainville ferme, Neuville change de métier

Deux sites sont concernés par l’annonce du groupe. Le site de Romainville en Seine-Saint-Denis, où travaillent environ 250 personnes, devrait fermer d'ici fin 2013. Le site de Neuville-sur-Saône, dans le département du Rhône, va abandonner la chimie pour se consacrer essentiellement aux vaccins, et notamment celui contre la dengue.

La direction a donc annoncé un plan de formation aux biotechnologies pour 700 de ses collaborateurs. Le volet biotechnologie est une priorité pour Sanofi, "un tournant industriel majeur" : le groupe a déjà investi 350 millions à Neuville-sur-Saône et 200 millions à Vitry-sur-Seine depuis 2008.

"Une annonce scandaleuse"

Les syndicats CGT et CFDT ont déploré "un nouveau plan de restructuration après ceux dans la recherche/développement et la visite médicale qui ont déjà supprimé 3.000 emplois" et craignent que "900 postes vont être supprimés dans la chimie pure" avec ce nouveau plan.

"C'est une annonce scandaleuse alors que le groupe a affiché 8 milliards de bénéfices en 2009", a regretté Thierry Bodin, délégué CGT. Pour Jean-François Chavance, délégué CFDT, "c'est un constat très amer, car Sanofi ne joue pas son rôle de développeur de l'emploi en France malgré ses moyens".

Sanofi-Aventis a répliqué qu'il n'y aurait pas de licenciement et qu’il s'engageait à "maintenir le niveau de l'emploi industriel en France pendant quatre ans", comme l’a affirmé Philippe Lescan, chargé des affaires industrielles. Des aides à la mobilité géographique, prioritairement au sein des bassins d'emplois de Lyon et Paris, sont également prévues.

- Un groupe comme Sanofi, qui réalise d'importants bénéfices, peut-il supprimer des emplois ?