SNCF : fin de l'âge d'or pour le TGV

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Alexis Toulon et Pascal Berthelot , modifié à
ZOOM - La SNCF perd de l’argent, même sur les lignes à grande vitesse. En cause : l’accident de Brétigny, la météo, la crise et le low cost.

Une fréquentation des TGV en recul de 1%, des recettes en baisse de 2,2% depuis le début de l’année. Ces chiffres peuvent sembler dérisoires, mais ils sont catastrophiques pour la SNCF. Le train à grande vitesse était jusqu’à présent l’une des rares branches de la compagnie à rapporter de l’argent et à financer sa mission de service public. Mais la crise, les prix des billets, les accidents en France et à l’étranger et une météo peu clémente ont pesé sur le transporteur, notamment cet été.

Des TGV trop chers. Prendre le train est devenu bien trop onéreux pour les jeunes. Pour les distances plus courtes, ils covoiturent. La nouvelle génération habituée à la gratuité préfère aussi parfois prendre l’avion pour se déplacer : les compagnies low cost ont rendu ces derniers moins chers que bien des trains.  Et quand cette génération monte dans un train c’est parfois aussi sans ticket... Pourtant, du côté de la compagnie ferroviaire on ne compte pas suivre la tendance. Guillaume Pepy a annoncé que la SNCF répercutera la hausse de la TVA sur tous les tarifs : soit une augmentation de 3% en janvier.

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Des billets low cost. L’offre de la SNCF s’est développée depuis plusieurs années. Les passagers des TGV ne paient pas tous le même prix. Les clients "classiques" côtoient ainsi des passagers "petits prix", ceux qui ont bénéficié des offres iDTGV ou Prem's. Autre piste mise en avant : les trains low cost Ouigo. "En 2017, les petits prix vont représenter 25 % de l'offre TGV", explique Guillaume Pepy. Autre solution : prendre le bus. La SNCF dessert de nombreuses destinations en autocars, en France et en Europe, sous la marque IDBus.

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Une offre personnalisée et à domicile. Pour s'en sortir, la SNCF ne veut plus vendre qu’un simple trajet en train, mais un voyage de chez vous jusqu’à votre destination. Pour y parvenir, la compagnie mise sur le taxi, le tramway, le vélo, le bus et le covoiturage. Afin de développer cette dernière solution, la SNCF a acheté deux entreprises de covoiturage pour créer sa propre marque : Evolutis.

La SNCF voit son avenir à l’international. La compagnie gagne régulièrement des marchés rentables. "D'ici à cinq ans, nous avons comme objectif de passer de 23 % à 30 % du chiffre d'affaires à l'international", assure le Guillaume Pepy. Autre objectif, diminuer la dette. Elle devrait passer de 8 milliards d'euros en 2013 à 5 milliards d'euros en 2020. "Tous nos investissements seront financés sans un seul euro de dette supplémentaire", a promis le patron du groupe. La société va donc se mettre à la diète : il faudra faire 700 millions d'euros d'économies dans les dépenses de structure d'ici à 2015 et trouver 1,3 milliard d'euros en cinq ans en améliorant la compétitivité des différentes branches, selon Le Figaro.