S&P plombe le secteur bancaire

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www.boursier.com , modifié à
Les risques augmentent pour le secteur bancaire français...

L'étau se resserre autour du secteur bancaire français... C'est la conclusion de Standard & Poor's, qui vient d'abaisser la note de plusieurs banques françaises, dont la première d'entre elles, BNP Paribas, et d'ajuster la perspective de 10 autres banques de "stable" à "négative". La note de la dette à long terme de BNP Paribas descend ainsi de AA- à A+, tandis que la note de Solfea, filiale de GDF Suez, passe de A à A- et celle de Cofidis (groupe Crédit Mutuel) baisse de A- à BBB+. Par ailleurs, 10 banques se voient donc signifier la menace d'une future dégradation, avec une perspective désormais négative, pour le Crédit Agricole, le groupe BPCE, le Crédit Mutuel, la Société Générale, la Banque Postale, Allianz Banque, Crédit foncier et communal d'Alsace Lorraine, Exane, Socram Banque et RCI Banque (filiale de Renault). Le secteur accuse le coup A la Bourse de Paris, le secteur bancaire accuse le coup ce vendredi matin, avec une baisse de 2,4% pour BNP Paribas peu après 11 heures ce matin, un recul de 2,6% pour Société générale et une rechute de 3,2% pour Crédit Agricole SA... Pour expliquer sa décision, Standard & Poor's cite la dégradation de la conjoncture en France et en Europe, la correction en cours sur le marché immobilier et la persistance de taux d'intérêts très bas : "Les risques économiques auxquels sont soumises les banques françaises ont augmenté, les rendant modérément plus exposées à la possibilité d'une récession prolongée dans la zone Euro", estime notamment l'agence de notation. Correction du marché immobilier Cependant, dans l'ensemble, S&P continue de "considérer la situation économique française relativement stable", tout en soulignant que "sa résistance à de nouveaux chocs extérieurs est moindre". Au sujet du marché immobilier, l'agence indique avoir intégré dans ses notes l'impact "potentiellement limité mais non moins notable de la correction en cours sur le marché immobilier" français. S&P envisage ainsi une baisse de 10% à 15% des prix de l'immobilier dans l'hexagone sur les deux ou trois ans à venir... Au passage, S&P épingle la décision du gouvernement de doubler par étapes le plafond du Livret A défiscalisé, qui risque de détourner l'épargne d'autres produits plus rentables pour les banques... Le Livret A est "très populaire auprès des ménages, mais assez restrictif pour les banques en termes de fixation des taux et d'utilisation de ces dépôts", souligne ainsi S&P. 65% des montants déposés sur les Livrets A sont en effet centralisés par la Caisse des Dépôts pour financer le logement social, et ne peuvent donc pas être intégrés dans les fonds propres des banques.