Ruée vers les transports de substitution

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le nuage de cendres oblige les voyageurs à trouver des moyens de substitution à l’avion.

Week-end de folie dans les transports français. Face au blocage des aéroports, cars, trains, ferries et voitures de location ont été pris d'assaut par les voyageurs en déshérence.

Manche-continent


Eurostar a fait rouler dimanche, comme samedi, huit trains supplémentaires. La compagnie estime avoir transporté 30.000 personnes de plus sur les deux jours. Elle a prévu encore 5.000 places supplémentaires lundi.

Les ferries n'ont pas désempli. "C'est toujours aussi chargé: 7.000 passagers en véhicules de tourisme ont réservé pour la journée", soit le double du nombre initialement prévu, notait encore dimanche une porte-parole de SeaFrance. De nombreux passagers se présentaient également aux guichets sans avoir réservé. A titre exceptionnel, SeaFrance a de nouveau autorisé depuis jeudi soir la traversé en simple piéton, sans véhicule, une formule arrêtée en octobre.

Son homologue britannique P&O dit avoir reçu pas moins de 40.000 appels téléphoniques en fin de semaine et embarqué 6.000 passagers piétons, contre 100 à 200 seulement en temps normal. Certains passagers ont dû recourir aux grands moyens pour pouvoir embarquer. Un Britannique de 52 ans bloqué en France, a ainsi acheté un vélo pour pouvoir monter à bord d'un ferry où les billets piétons étaient épuisés... mais où il restait des places pour les cyclistes.

Corse-continent


A l'autre bout du pays, les compagnies maritimes effectuant la liaison entre la Corse et le continent étaient également prises d'assaut dimanche. Les aéroports de l'île n'ont pas fermé, mais les compagnies qui les desservent ont annulé de nombreux vols, faute d'atterrissage possible sur le continent.

Rail

Entre le chassé-croisé des vacances de printemps et les passagers privés d'avions, les trains qui circulaient ce week-end malgré la grève des cheminots étaient bondés. La SNCF a débloqué au total 25.000 places supplémentaires sur les lignes internationales vers Londres, le Benelux, l'Allemagne et la Suisse de vendredi à lundi compris. Elle a également prévu 4.300 places de plus entre dimanche et lundi pour acheminer les passagers de vols internationaux depuis ou vers les aéroports ouverts dans le sud de la France.

Taxis

Pratiquement pas de clients autour des aéroports fermés, mais les conducteurs se sont vus proposer bon nombre de courses longue distance exceptionnelles. La compagnie parisienne Alfa Taxi a ainsi enregistré ce week-end une demi-douzaine de demandes inhabituelles de ce type, dont un Paris-Bologne (nord de l'Italie, un peu plus de 1.000 km) "adjugé à 2.000 euros, plus les péages autoroutiers, pour quatre Italiens qui devaient absolument rentrer chez eux".

Locations de voitures

Les sociétés spécialisées ont été submergées de demandes et étaient particulièrement difficiles à joindre au téléphone dimanche. "Certaines personnes paraissaient prêtes à tout pour pouvoir obtenir un véhicule, mais nous n'en avions tout simplement plus aucun de disponible", indiquaient de nombreux loueurs, à Paris comme en province.

Autocars

Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, ont affrété des cars pour amener (ou ramener) des passagers dans les aéroports ouverts dans le sud-ouest de la France. La Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) a d'ailleurs entrepris ce week-end de recenser, à la demande du gouvernement, les cars et chauffeurs disponibles pour venir en aide aux voyageurs en souffrance.

Système D

Certains voyageurs ont aussi eu recours au covoiturage et au stop. Un couple de Nantais a ainsi levé le pouce pour faire Nantes-Madrid et sauver son voyage au Venezuela. Beaucoup d'internautes comptent sur Twitter pour s'organiser. Les petites annonces s'y multiplient.