Royal défend sa décision sur l'autoroute annulée dans le Marais Poitevin

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www.boursier.com , modifié à
La ministre de l'Ecologie dénonce les attaques "à la fois misogynes et brutales" de ses détracteurs dans ce dossier.

Ségolène Royal a justifié mardi sur Europe 1 sa décision de refuser la construction d'un tronçon d'autoroute à travers le Marais poitevin, situé dans son fief électoral. Plusieurs élus de l'Ouest ont dénoncé en fin de semaine dernière cette position, comparée par certains à un "caprice" qui porterait atteinte à l'économie locale. "C'est une façon dépassée de faire de la politique (...) on peut avoir des avis différents, discuter, se respecter mais les attaques à la fois misogynes et brutales, vraiment, ne font pas avancer les dossiers. Il faut prendre des décisions de bon sens", a répondu la ministre de l'Ecologie sur Europe 1. A ses yeux, "ce n'est pas réaliste de mettre 900 millions d'euros dans 60 kilomètres ! Je pense qu'il faut discuter intelligemment. On ne va pas refaire Notre-Dame-des-Landes dans le Marais poitevin". Alors que les élus en faveur du projet ont indiqué qu'ils feraient appel à Manuel Valls, Ségolène Royal a assuré avoir le soutien du Premier ministre : "Il dit exactement ça : discutons sereinement en mettant les choses à plat. Matignon me fait confiance, ils savent que je discute, que j'écoute, que je regarde les choses (...) Ce n'est pas la peine qu'une poignée d'élus menace, vocifère, insulte. A quoi ça sert ?" "Pauvreté sur le fond" Le co�"t de ce tronçon reliant Fontenay-le-Comte en Vendée à Rochefort en Charente-Maritime, dans une région protégée, est estimé à 900 millions d'euros. Des élus de l'UMP mais aussi du PS se sont élevés contre la décision de la ministre, à l'image de son ancien concurrent socialiste dans la première circonscription de Charente-Maritime, Olivier Falorni. Il a donné son avis dimanche dans un tweet : "Légèreté sur la forme. Pauvreté sur le fond. Consterné par la décision autocratique de Mme Royal sur (le) projet A831 malgré l'engagement de l'Etat", écrit-il. L'association France Nature Environnement s'est en revanche félicitée de l'arrêt du projet, estimant qu'il s'inscrivait pleinement dans la transition énergétique. Le Marais poitevin a retrouvé son label de parc naturel régional en 2014.