Réunion de crise à Chypre après le rejet du plan de sauvetage européen

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www.boursier.com , modifié à
Le ministre des Finances est à Moscou pour tenter de négocier...

La zone Euro a "pris note" hier soir du rejet par le Parlement chypriote de son plan d'aide, mais a ajouté qu'elle "réitérait son offre" faite lundi, qui épargnerait les dépôts inférieurs à 100.000 euros. Chypre est donc renvoyé dos au mur et doit toujours trouver des ressources de 5,8 milliards d'euros si elle veut toucher une aide de 10 milliards d'euros de l'Europe pour sauver son système bancaire de la faillite. A noter qu'aucun des 56 députés chypriotes ne s'est prononcé en faveur de ce plan de sauvegarde. Une réunion de crise s'est tenue ce matin, menée par le chef de l'Etat - en fonction depuis à peine un mois - en présence des chefs des partis politiques et du gouverneur de la Banque centrale. Il devrait aussi présider aussi un conseil des ministres et avoir des entretiens avec des responsables de l'Union européenne, de la BCE et du Fonds monétaire international (FMI). Moscou propose son plan de sauvetage Son ministre des Finances Michael Sarris est parti pour Moscou, afin de rencontrer son homologue russe, Anton Silouanov. D'après des rumeurs récurrentes ces dernières heures, la Russie pourrait apporter sa propre aide à Nicosie. Son plan de sauvetage viserait à préserver les importants dépôts russes dans les banques chypriotes. Chypre demande à la Russie de proroger de cinq ans, jusqu'en 2021, un prêt de 2,5 milliards d'euros obtenu en 2011 et qui vient à échéance en 2016. L'île méditerranéenne souhaiterait aussi voir le taux d'intérêt de ce prêt, fixé à 4,5%, revu à la baisse. "Nous avons bon espoir quant à une issue positive, mais on ne peut rien prévoir", a déclaré le ministre à la presse, repris par l'agence Reuters. Le géant russe des hydrocarbures Gazprom aurait, selon certaines sources, concocté son propre plan d'aide, en échange de droits de forage dans les gisements gaziers chypriotes en mer. Noble Energie a fait état fin 2011 de la découverte de gisements renfermant cinq à huit mille milliards de mètres cubes de gaz naturel au sud de Chypre. Pas de plan B Dans un communiqué, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem a précisé que "l''Eurogroupe est prêt à aider Chypre dans ses efforts de réforme et réitère la proposition de l'Eurogroupe présentée lundi". Or, le plan présenté hier au parlement par le gouvernement chypriote ne suivait pas les recommandations de l'Europe sur le niveau d'exonération. Le texte n'exonérait que les dépôts inférieurs à seulement 20.000 euros. Puis, de 20.000 à 1000.000 euros, un taux de 6,75% aurait été appliqué, suivi d'un taux de 9,9% au-delà de 100.000 euros. Hier soir, tant la directrice du FMI Christine Lagarde que le ministre allemand des Finances Wolfgang Shäuble ont affirmé qu'il n'y avait pas de "plan B" du côté européen. Sur les marchés, les investisseurs tablent sur la négociation d'un accord, in fine, comme ce fut le cas jusqu'à présent lors des précédentes crises qui secouent la zone Euro depuis 3 ans... Mais en attendant ce 'deal' éventuel, beaucoup d'opérateurs préfèrent rester sur la défensive en attendant de nouveaux développements...