Retraites : une remise en question des avantages aux mères ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
En cause, l’élargissement du dispositif aux pères de famille préconisé par la Halde, qui risque de peser sur les comptes de la sécu.

Une institution datant des années 1970 est en danger. Nadine Morano a annoncé lundi que le gouvernement lancerait "dans les semaines qui viennent une concertation sur l'évolution" des avantages aux mères de famille pour leur calcul des droits à la retraite.

Actuellement, une majoration de durée d'assurance de deux ans maximum par enfant est accordée à toutes les femmes ayant élevé au moins un enfant, qu'il y ait eu ou non interruption d'activité pour le prendre en charge. En clair, chaque enfant permet aux mères de gagner deux ans de cotisation.

Problème, ce dispositif est sur la sellette d'un point de vue juridique. Relevant que sa justification repose sur le fait d'avoir élevé un enfant, la Halde a récemment demandé qu'il soit également accordé aux pères ayant élevé leur enfant. Or, la généralisation aux pères de ce droit aurait un impact important sur les comptes déjà déficitaires de la branche vieillesse, ce qui fait craindre sa suppression pure et simple.

"Nous aurons le souci de bâtir un dispositif qui réponde aux obligations juridiques mais qui permette également de compenser de façon juste l'impact des enfants sur la carrière des femmes", a assuré la secrétaire d’Etat à la famille. "Nous allons engager une concertation très large avec les partenaires sociaux mais aussi les associations familiales pour obtenir des propositions."

La CGT s'oppose à toute remise en cause des majorations. Cela "conduirait immanquablement à aggraver les inégalités hommes-femmes qui, malgré des évolutions, demeurent à un niveau très élevé", estime le syndicat.