Sans surprise, le projet de loi des retraites qui prévoit notamment un allongement de la durée de cotisation dans le secteur privé et public à 43 ans à l'horizon 2035, a été adopté par l'Assemblée nationale à 270 voix pour et 249 contre. Dans le détail, le groupe SRC a voté en faveur du texte, les groupes RRDP et EELV se sont abstenus alors que l'UDI, l'UMP et le groupe GDR (Front de Gauche) s'y sont opposés. Un texte "anti-social" pour le Front de Gauche "Ce texte prolonge les réformes libérales engagées par la droite (...) il n'est ni juste, ni équitable", a déploré le député André Chassaigne du Front de Gauche, qui a voté "contre ce projet anti-social". "L'allongement de la durée de cotisation fait porter l'effort sur les jeunes générations", a-t-il ajouté. "Les Verts y sont totalement opposés", a renchéri Véronique Massoneau pour le groupe EELV. Concernant la prise en compte des stages elle estime que "les étudiants ont été entendus mais pas écoutés. A l'image de cet amendement, je suis déçue de cette réforme", a-t-elle ajouté. "Comme le texte contient des avancées auxquelles je ne peux m'opposer mais pas les mesures de financement nécessaires, les écologistes s'abstiendront", a conclu la députée. Une "non réforme" estiment l'UMP et l'UDI Dans l'opposition, les porte-paroles de l'UMP et de l'UDI ont tout deux pointé du doigt les insuffisances de financement de la réforme. "Le projet cible les 7 milliards d'euros de déficit du régime général alors qu'il faudrait s'attaquer à l'ensemble du système", a déploré le député UMP Arnaud Robinet. "C'est 13 milliards d'euros de déficit que vous laissez sans mesures fortes pour les jeunes générations", a renchéri l'UDI, Philippe Vigier. L'objectif de la réforme est en effet de trouver les sept milliards d'euros nécessaires au rééquilibrage du régime général à l'horizon 2020, alors que celui de l'ensemble des régimes est estimé à 20 milliards d'euros. Atteinte au pouvoir d'achat La plupart des groupes ont critiqué les mesures attaquant le pouvoir d'achat. La réforme prévoit de mettre notamment les retraités à contribution en revalorisant désormais les pensions au 1er octobre et non plus le 1er avril. "Jamais jusqu'ici les droits acquis n'avaient servi de variable d'ajustement budgétaire", a fustigé le député UDI. "Vous commettez un véritable racket des retraités", a estimé pour sa part André Chassaigne. Le Sénat examinera à son tour le texte à partir du 28 octobre. Le gouvernement espère le faire définitivement adopté avant la fin de l'année...