Retour de la pression sur les marchés financiers après une courte période de répit

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www.boursier.com , modifié à
L'euro repart en baisse ce matin à 1,3375/$ entre banques, alors que le "AAA" de la France est menacé par Standard & Poor's...

L'euro repart en baisse ce matin à 1,3375/$ entre banques, alors que le "AAA" de la France est menacé par Standard & Poor's qui l'a placé lundi soir sous surveillance avec implication négative, en même temps que les notes de 14 autres pays de la zone euro. Sur les marchés financiers, après un rebond de près de 12% en 8 jours sur le CAC40, la tendance retombe brutalement aussi en pré-ouverture et sur les places asiatiques, en repli de 1% en moyenne... La France pourrait faire l'objet d'un traitement spécial de la part de S&P et être dégradée de deux crans, contre seulement un pour les 5 autres pays "AAA" de la zone euro pointés du doigt (Autriche, Finlande, Allemagne, Pays-Bas et Luxembourg), une décision motivée par les craintes concernant l'impact de l'aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires au sein de la zone euro... S&P souligne aussi que "les inquiétudes concernant la liquidité et la détérioration de la qualité des actifs des banques françaises pourraient augmenter la possibilité d'un besoin d'injection de capitaux supplémentaires par l'Etat". Dans une communication commune, Paris et Berlin ont tenu à préciser que "les propositions formulées conjointement permettront de renforcer la gouvernance de la zone euro afin de rétablir la stabilité, la compétitivité et la croissance. La France et l'Allemagne, pleinement solidaires, confirment leur volonté de prendre toutes les décisions nécessaires, en lien avec leurs partenaires et les institutions européennes pour assurer la stabilité de la zone euro". Hier lundi, la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à Paris a débouché sur un accord concernant la gestion des crises en zone euro. Cet accord sera présenté aux autres dirigeants des Vingt-Sept au Conseil européen qui s'ouvre jeudi à Bruxelles... "Nous voulons un nouveau traité" européen, si possible à 27, sinon entre les 17 pays de la zone euro et ouvert à d'autres", a expliqué Nicolas Sarkozy à l'issue de plus de deux heures d'entretiens avec la Chancelière allemande. Les deux pays se sont accordés sur des sanctions automatiques en cas de non-respect du pacte de stabilité européen (déficit public inférieur aux 3% du PIB notamment). "Il faudra une majorité qualifiée pour s'opposer à de telles sanctions", a encore souligné le président de la République. A Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont également plaidé pour l'adoption d'une règle d'or d'équilibre budgétaire par chaque Etat membre. Alors que la France y était opposée, Paris a finalement accepté que la Cour de justice de l'UE vérifie que les budgets respectent bien l'équilibre... La France et l'Allemagne se sont aussi accordées sur le fait que l'introduction d'eurobonds ne résoudrait en rien la crise, en tout cas tant qu'il n'y aura pas une profonde refonte des traités... de quoi laisser les marchés sur leur faim !