Renault conclut un accord de compétitivité

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Le groupe automobile et deux syndicats ont conclu mercredi un accord dit de "compétitivité".

L’INFO. Carlos Ghosn et son "effort" plus symbolique que douloureux y sont-ils pour quelque chose ? Toujours est-il que le groupe Renault a conclu jeudi un accord de compétitivité avec deux syndicats, Force Ouvrière et la CFE-CGC. Le groupe automobile avait fait de cette renégociation des conditions de travail une condition sine qua none pour préserver la production sur le sol français.

• Le contenu de l’accord. Renault a promis de ne pas fermer de site jusqu'en 2016 et d’augmenter le nombre de véhicules produits en France. En échange, les salariés ont accepté  un gel des salaires pour 2013, un allongement de la durée du travail et une réduction d'effectifs de 8.200 personnes, via des départs à la retraite ou des démissions. Le groupe automobile, qui a conclu mi-janvier le même type d’accord en Espagne, devrait signer le texte le 13 mars prochain.
>> DECRYPTAGE : Renault et "l’exemple" espagnol

Manifestation FO et CGT le 5 mars 2013, 930*620

Mais FO ne dénonçait-il pas la veille ce type d’accord ? Cette annonce peut étonner de prime abord puisque Force Ouvrière, sans qui ce texte n’aurait pu être approuvé, appelait à manifester la veille contre l’accord national de sécurisation de l’emploi conclu entre le patronat et plusieurs syndicats. Mais ces deux dossiers sont en fait distincts : il ne faut pas confondre accord de compétitivité et accord de sécurisation de l’emploi. Le premier est une initiative interne limitée à Renault alors que le second devrait être transposé en loi et s’imposer à tous les salariés français.

"On n’est pas dans le même contexte", a ainsi précisé Jean-Claude Mailly, mercredi sur Europe 1. Et le secrétaire général de FO de préciser : "chez Renault, il n’y a pas de baisse de salaire, il y a un gel sur 2013. Mes amis ont obtenu ce qu’ils voulaient, un engagement écrit de Renault qu’il y ait plus de véhicules produits en France pour garantir l’activité des sites. Ça, c’est des accords que nous soutenons et que nous comprenons. Cela n’a rien avoir avec la logique de l’accord national interprofessionnel".

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Ce que FO reproche à la "sécurisation de l’emploi". Si le syndicat accepte un accord de compétitivité au nom de la préservation de l’emploi, que reproche-t-il donc au projet d’accord sur la sécurisation de l’emploi, souvent qualifié de "flexisécurité" ? De trop privilégier la flexibilité aux dépens des nouvelles sécurités apportées aux salariés, et ce même si le gouvernement socialiste a jugé cet accord positif.  "Michel Sapin, comme le gouvernement, comme le président de la République, voulait absolument cet accord", a commenté Jean-Claude Mailly, "ce qui les a intéressés, c’est moins le contenu de l’accord qu’un acte politique. On n’est pas dans la même logique, il fait de la communication".
>> ZOOM : Sécurisation de l’emploi: que dit l’accord ?