Relocalisations : le "logiciel" Montebourg

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Pascal Berthelot avec , modifié à
ENQUÊTE E1 - Un "calculateur" des avantages et inconvénients à relocaliser est à l'étude.

Le bilan. C'était le 10 janvier dernier. Arnaud Montebourg promettait un "programme de relocalisation" et avait identifié "une cible de 300 entreprises" qu'il souhaitait "convaincre de relocaliser". Mais deux mois et demi plus tard, la machine est-elle en route ?

Une arme secrète en préparation. Selon nos informations, non. Pour l'instant, aucune entreprise n'est revenue s'installer en France, aidée par le ministère, sa politique étant toujours en cours d'élaboration. Cela ne fait que deux mois et demi, se rassure-t-on par ailleurs au cabinet du ministre. Les équipes d'Arnaud Montebourg planchent sur les outils pour convaincre les patrons français de faire revenir leur usine en France. Et l'arme secrète que sont en train de fabriquer les conseillers du ministre, c'est un "logiciel", qui permettra de calculer les avantages et les inconvénients à relocaliser. "L'Agence française des investissements internationaux (Afii) va offrir gratuitement aux entreprises qui le souhaitent un nouveau service, en leur permettant de calculer les avantages de tous ordres à relocaliser des activités", annonçait le ministre en janvier, brandissant l'exemple des Etats-Unis.

>> À lire : Montebourg s'inspire des States… ou presque.

Un casse tête pour Bercy. La réalisation de ce logiciel n'est cependant pas une mince affaire et on s'arrache les cheveux à Bercy, tant les paramètres que devra intégrer ce calculateur sont nombreux… et pas forcément flatteur pour la France : le coût de la main d'œuvre, (la France a le quatrième plus cher d'Europe), le poids de la fiscalité mais aussi le prix du transport, qui augmente sensiblement entre l'Asie et l'Europe ou encore le climat des affaires.

L'objectif mort-né. La prospection des entreprises "relocalisables" ne commencera réellement qu'en septembre, après livraison du logiciel. Mais d'ores et déjà, l'objectif de 300 sociétés à convaincre est abandonné, selon les informations recueillies par Europe 1. Il s'agissait, en réalité, d'une "mauvaise interprétation" des journalistes, dit-on aujourd'hui au cabinet du ministre.