Réforme territoriale : les régions gagnantes des fusions

Si l'on s'en réfère aux principaux indicateurs économiques, c'est l'Auvergne et sa capitale Clermont-Ferrand qui devrait le plus bénéficier de la fusion des régions.
Si l'on s'en réfère aux principaux indicateurs économiques, c'est l'Auvergne et sa capitale Clermont-Ferrand qui devrait le plus bénéficier de la fusion des régions. © MaxPPP
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Damien Brunon , modifié à
ECO - Les nouveaux découpages doivent permettre de construire des synergies territoriales potentiellement bénéfiques pour certaines régions.

L’INFO. Economiser de l’argent, c’est l’objectif premier de la réforme territoriale présentée lundi par François Hollande dans un tribune à la presse quotidienne régionale. Pourtant, si on en croit le président socialiste de la région Aquitaine et président de l’association des régions de France, Alain Rousset, il n’est pas sûr que ce but soit atteint. Pourtant, la création de nouveaux espaces administratifs pourrait bien alimenter de nouvelles synergies territoriales. A partir des données de l’Insee, Europe1.fr a essayé d’imaginer quelles régions pourraient tirer avantage de leurs nouveaux alliés.

L’Auvergne, grande gagnante. Par son rattachement à la région Rhône-Alpes, la seconde région la plus puissante de France, la région de Clermont-Ferrand gagne sur tous les plans. En termes de richesse pure, son pas en avant s’annonce gigantesque. En 2010, la région avait un PIB par habitant de 24.050 euros, pendant que sa riche voisine culminait à 30.055. La différence est d’autant plus cruciale que la région Rhône-Alpes a une population quatre fois plus importante et capitalise donc quatre fois plus d’argent.

Du point de vue de l’intégration industrielle, l’Auvergne devrait également être largement bénéficiaire dans cette fusion. Rhône-Alpes bénéficie en effet déjà d’un attrait non négligeable en matière économique. En 2007, 22,5% de ses entreprises comprenait des investissements étrangers, contre seulement 14,8% en Auvergne. Un constat explicable notamment par la quantité très importante de brevets technologiques publiés en Rhône-Alpes chaque année (plus de 2000 en 2010, derrière l’Île-de-France).

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Languedoc-Roussillon, tirée par Midi-Pyrénées. On loue souvent la réussite économique de Montpellier. C’est un peu rapidement oublier que c’est la région voisine qui réussit le mieux. Outre une population active bien plus forte (71,9% contre 67,9% en 2009), la région Midi-Pyrénées bénéficie d’un taux de chômage largement plus bas. En 2012, dans la région de Toulouse, seulement un peu plus de 10% des actifs n’avaient pas de travail, contre plus de 15% en Languedoc-Roussillon.

Le Centre booste ses voisins. Seule future région proposée par l’exécutif à en rassembler trois déjà existantes, la futur zone Centre/Limousin/Poitou-Charente sera sans aucun doute tiré par la locomotive orléannaise. Ce sera notamment le cas en matière de richesses, puisque le PIB moyen par habitant en 2012 était de 25.238 euros en 2012 contre moins de 24.000 chez ses voisins. Ce poids de la région Centre devrait être d’autant plus fort qu’elle est aussi peuplée que le Limousin et Poitou-Charente réunis.

Lorraine, Franche-Comté et Champagne-Ardennes. Ces trois régions, rattachées respectivement à l’Alsace, la Bourgogne et la Picardie, pourraient également y gagner, dans une moindre mesure. Chacune d’elles est un peu en retard économiquement par rapport à sa voisine. Ces rattachements pourraient permettre de gommer les écarts, notamment en Lorraine, d’un point de vue de la richesse, et en Franche-Comté et en Champagne-Ardennes, en termes d’investissements étrangers.

 

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