Réforme fiscale: quelles sont les attentes du patronat et des syndicats ?

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www.boursier.com , modifié à
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault a lancé les concertations ce lundi...

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lance ce lundi les consultations avec les partenaires sociaux concernant la grande réforme fiscale. Il devait recevoir ce matin tour à tour les leaders de Force Ouvrière, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT avant de discuter cet après-midi avec la CFTC, l'UPA et enfin le Medef. Fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG Parmi les pistes de réformes envisagées par le gouvernement figure la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu, le but étant de parvenir à "des règles plus justes, plus efficaces et plus lisibles" d'ici au budget 2015. Rappelons que la CSG est prélevée à la source sur la plupart des revenus du travail comme du capital et sert à financer une partie des dépenses de Sécurité sociale. Sa fusion avec l'IR impliquerait pour les salariés une retenue sur leur salaire de l'impôt sur le revenu. Les syndicats veulent un impôt "plus progressif" Reste à savoir si les partenaires sociaux trouveront un terrain d'entente...Dans un communiqué publié la semaine dernière, la CFDT appelle l'exécutif à un partage équitable des efforts, avec un impôt plus "progressif" et "redistributif". "Il est hors de question d'accepter des transferts massifs de la fiscalité ou du financement de la protection sociale des entreprises vers les ménages, notamment les classes moyennes et modestes", ajoutait le syndicat. Un point de vue partagé par FO, pour qui, une remise à plat de la fiscalité passe par un retour à "un vrai impôt sur le revenu progressif". La CGT de son côté a prévenu qu'elle ne se contenterait pas de rencontres "bilatérales" pour aboutir à cette réforme mais qu'elle attend une vraie confrontation des idées. Elle plaide également pour un impôt plus progressif, suggère de renforcer l'ISF, de revoir la fiscalité locale. Enfin, la CFE-CGC, se méfie "des solutions toutes faites et de façade (comme la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, ou le prélèvement à la source)" qui "ne doivent pas faire oublier qu'un bon système fiscal doit être équilibré"... Le patronat réclame une baisse des charges Côté patronat, l'Union professionnelle artisanale (UPA) appelle à une réforme de l'assiette des prélèvements des travailleurs indépendants. Par ailleurs, la réforme n'étant prévue que pour 2015, elle demandera à Jean-Marc Ayrault des mesures transitoires visant un allègement des prélèvements obligatoires, "en élargissant aux travailleurs indépendants le bénéfice du crédit d'impôt compétitivité emploi". A l'annonce de cette réforme, le leader du Medef, Pierre Gattaz s'est montré prudent. "Est-ce la même chose que les 'assises de la fiscalité' de Pierre Moscovici ? Et est-ce qu'on est bien dans la baisse des dépenses publiques permettant de baisser les prélèvements obligatoires des entreprises ?", s'est-il interrogé la semaine dernière, lors de la conférence de presse mensuelle de l'organisation.