Que se passe-t-il avec le congé parental ?

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Le gouvernement envisagerait de le raccourcir tout en augmentant les indemnités.

>>La phrase. "Est-ce que ce ne serait pas pertinent de le réduire un peu, de le rémunérer mieux ?", a déclaré mardi la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, à propos du congé parental d’éducation. 

>>Ce que veut faire le gouvernement. Si  Najat Vallaud-Belkacem, envisage de raccourcir le congé parental, c’est parce que ses bénéficiaires "ont beaucoup, beaucoup de difficultés à revenir sur le marché du travail". Le Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie (Crédoc) a en effet mené une étude en 2011 auprès de 3.000 femmes ayant pris un congé parental. Bilan : "une interruption d’activité à la naissance du dernier enfant diminue la probabilité d’être en emploi et augmente la précarité de cet emploi". Le gouvernement doit lancer les négociations avec les partenaires sociaux vendredi pour proposer une réforme au début du mois de mars 2013.
>> A lire aussi : L’enquête du Credoc

>>Comment ça se passe aujourd'hui ? Contrairement au congé maternité, le congé parental (qui lui succède dans le temps) est facultatif. Sa durée dépend du nombre d'enfants : limité à six mois pour le premier,  jusqu'à trois ans à partir du deuxième.  L'indemnité que touchent les parents, appelée Complément de libre choix d'activité (CLCA), varie de 182 à 566 euros. Avec plusieurs critères : le parent  travaille à temps partiel, le parent ne travaille plus, il bénéficie déjà d’autres prestations sociales (dont la prestation d’accueil de jeune enfant) ou pas. 650.000 foyers en bénéficieraient par an. Pour les seuls salariés, 523.600 personnes ont bénéficié du CLCA en 2011 pour un montant de 2,117 milliards d’euros, a précisé pour Europe1.fr la Caisse nationale des Allocations Familiales (CNAF). Fin 2010, seuls 3,5% des bénéficiaires du CLCA étaient des hommes.

>>"Une mauvaise idée" pour les associations. C'est ce que dit en tout cas François Fondard, président de l’Union nationale des associations familiales (Unaf). D’autant que "le congé parental à temps plein est utilisé par seulement 12% des parents concernés", détaille-t-il pour Europe1.fr. Pour l’Unaf, la priorité est ailleurs : dans le développement des offres d’accueil des enfants. "Pour 40% des bénéficiaires du congé parental, c’est un choix contraint, faute de mode de garde : ces familles ne trouvaient pas de crèche ou d’assistante maternelle", souligne l’Unaf. "A nos yeux, la priorité est que les familles puissent trouver un mode de garde (crèche, assistante maternelle), or il manque 350.000 places".

>>Une autre ministre s'en mêle. Multiplier les places en crèche plutôt que réformer le congé parental, c’est justement la priorité de la ministre de la famille, Dominique Bertinotti, qui l’a d’ailleurs répété au début de l’été à l’Unaf. Pourquoi le gouvernement lance-t-il alors une autre piste ? Tout simplement parce que Najat Vallaud-Belkacem envisage ce problème sous le prisme de l’emploi, quand Dominique Bertinotti privilégie le point de vue familial.