Pourquoi disons-nous siècle et non centurie ?

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Si les plus réfractaires à la langue anglaise n’ignorent pas la traduction de century, à savoir siècle, peut-être ignorent-ils le mot français centurie qui embrasse de nombreuses acceptions, de la division militaire romaine aux prophéties de Nostradamus en passant par la première histoire protestante de l’Eglise. Une chronique passionnante qui va nous permettre de remonter les… siècles.

Si les plus réfractaires à la langue anglaise n’ignorent pas la traduction de century, à savoir siècle, peut-être ignorent-ils le mot français centurie qui embrasse de nombreuses acceptions, de la division militaire romaine aux prophéties de Nostradamus en passant par la première histoire protestante de l’Eglise. Une chronique passionnante qui va nous permettre de remonter les… siècles.

 

 

L’étymologie anglaise de century nous ramène au latin centuria, qui indique un groupe de cent, lui-même dérivé de centum qui signifie tout bêtement cent. Ainsi, chez les Romains, on regroupait les électeurs pour faciliter le comptage des votes dans des comices de centuries; de la même façon, les territoires pris à l’ennemi étaient-ils divisés en centuries avant d’être attribués en fonction du grade militaire des colons. Et, bien sûr, tout le monde sait que les armées romaines se divisaient en décuries et en centuries, ces dernières commandées par des centurions.

 

Alors, le terme français centurie partageant, à l’évidence, la même origine latine que le century anglais. pourquoi parlons-nous de siècle ?

 

 

 

La légende des siècles.

 

Mais avant de comprendre pourquoi nous disons siècle pour décrire cet espace de temps composé de cent années, étudions plutôt ce concept, finalement moderne. Car aux époques anciennes, pour ne pas dire bibliques, on parlait certes de siècles mais en évoquant des périodes indéfinies, ce que confirme l’origine du mot, emprunté au latin saeculum qui décrit une génération, une époque, une période pas vraiment déterminée. Ce qui explique bien des expressions comme « durant des siècles », ou « être de son siècle » qui n’impliquent évidemment pas une durée précise. Bref, il faudra attendre le XIVe siècle mais surtout le XVIe pour que le vocable siècle décrive une période définie de cent ans.

 

 

 

Définir la date de Pâques.

 

Pourtant, dès 531, un moine savant, Denys le Petit, se vit confier par le pape la mission de trouver un moyen simple de calculer la date de référence du calendrier chrétien, à savoir Pâques. Ce qu’il ne manqua pas de faire, ajoutant un soupçon de zèle en calculant « à rebours » toutes les dates de Pâques jusqu’à… la Nativité !Bizarrement puisqu’il était plutôt d’usage de prendre en compte la Passion du Christ ou, au mieux, la naissance du monde définie par l’Ancien Testament, quelque cinq millénaires avant la Nativité.

 

Mais bon, notre moine calcule à rebours et se trompe de quelques années sur la naissance de Jésus, une erreur qui perdure encore de nos jours.

 

 

 

 

Le siècle entre dans l’histoire.

 

Une façon de dater qui n’intéressa évidemment personne si ce ne sont les prélats habilités à déterminer le jour de Pâques. Car les gens du communs se satisfaisaient bien de dater les événements en fonction des années au pouvoir du souverain de service : En la dixième année du règne de notre bon roi ou, au pis, du pontificat. Il faudra attendre deux siècles pour qu’un historien, anglais, reprenne à son compte le système de Denys, à savoir démarrer notre ère à la naissance de Jésus Christ, en assurant dès lors la popularité. D’abord auprès des intellectuels puis, au fil du temps, dans toutes les couches de la population, ce qui prendra plus d’un demi-millénaire… Jusqu’à la première tentative de découper l’histoire en tranches de cent années, les Centuries de Magdebourg.

 

 

 

Les centuries de Magdebourg.

 

Au XVIe siècle, des protestants, établis à Magdebourg, haut lieu du protestantisme en Allemagne, souhaitant raconter l’histoire de l’Eglise à leur façon, imaginèrent de la tronçonner arbitrairement en périodes de cent années, qu’ils baptisèrent centuries. Une histoire chrétienne découpée en treize siècles dotés chacun de seize chapitres aux thèmes identiques. Une œuvre au titre invraisemblable (plus de quatre lignes) que les contemporains, et le futur, eurent tôt fait de raccourcir en Centurie de Magdebourg. Etablissant sans le vouloir un découpage normatif de l’histoire que reprendront tous les historiens futurs sans pour autant conserver le vocable centurie au profit de siècle.

 

 

 

 

 

Les centuries de Nostradamus.

 

C’est à la même époque mais sans que cela n’ait la moindre corrélation, que Nostradamus connut un immense succès avec ses Prophéties. Astronome, astrologue, l’époque ne distinguait pas les deux disciplines, Michel de Nostredame naquit en même temps que la Renaissance. Fils de notables à la richesse confortable, il bénéficia d’une solide éducation que sa vive intelligence mit à profit tout au long de ses études. Il se passionnait pour les sciences, pour les voyages, pour la médecine et la pharmacie. Des connaissances dont il usa pour rédiger un almanach très populaire avant de se lancer dans la rédaction des Centuries, des quatrains prophétiques regroupés par cent, d’où leur nom.

 

 

 

 

 

En définissant une charte de qualité dès 1971, Art Bartlett et Marsh Fisher, les créateurs du réseau CENTURY 21, se montraient indiscutablement prophétiques sur ce que deviendrait l’exigence de service du XXIe siècle. Des agences immobilières qu’ils voulaient ancrées dans leur temps mais qui préfiguraient ce qu’elles sont devenues aujourd’hui avec une charte d’engagement aux 21 règles d’or.

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