Pour Louis Gallois, l'industrie française "a touché le fond de la piscine"

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www.boursier.com , modifié à
Le Commissaire général à l'investissement tire un bilan du pacte de compétitivité, lancé voilà un an

Le pire de la crise pourrait être passé pour l'industrie française. C'est le diagnostic de Louis Gallois, commissaire général à l'investissement et inspirateur du pacte pour la compétitivité adopté il y a tout juste un an par le gouvernement. Dans un entretien publié ce matin par 'Les Echos', l'ancien patron d'EADS juge que "l'industrie a touché le fond de la piscine et pour une partie d'entre elle, l'horizon s'éclaircit". Il salue la mise en place depuis un an du dispositif gouvernemental : crédit d'impôt compétitivité (Cice), création de la Banque publique d'investissement (BPI), alignement des aides publiques à l'exportation sur les meilleurs standards européens et plan pour l'innovation. Il souligne cependant qu' "en matière d'attractivité, il y a encore des marges de progrès?: beaucoup de mesures un peu pointillistes ont été prises, mais il manque encore un écosystème". M. Gallois appelle de ses voeux la mise en place rapide d'autres mesures à commencer par une "stabilisation fiscale" et un "choc de simplification" administratif promis par l'Etat. Enfin, le dirigeant exhorte les pouvoirs publics à réaliser une réforme de l'apprentissage, "une machine formidable pour intégrer les jeunes dans de véritables emplois". La pression fiscale sur les entreprises va baisser en 2014 Aujourd'hui, "la conjoncture s'améliore mais cela reste encore fragile", juge M. Gallois, ajoutant que le retour de la confiance "a aussi besoin d'un peu de croissance". Le dirigeant s'inquiète aussi du niveau élevé de l'euro, qui "situé autour de 1,35-1,40 dollar, peut étouffer la petite reprise à laquelle nous assistons". Au chapitre des satisfactions, le Cice "permet de réduire presque de moitié l'écart de compétitivité créé par rapport à l'Allemagne sur le front du co�"t du travail dans la décennie 2000. Le plus important maintenant est de ne pas toucher au Cice et de garantir sa pérennité", poursuit Louis Gallois, même si son rapport avait préconisé l'an dernier des baisses de charges plutôt qu'un crédit d'impôt. En tout état de cause, redresser la compétitivité des entreprises françaises prendra plusieurs années et "est une affaire de temps, de persévérance", juge le responsable, soulignant au passage que "l'ensemble des actions engagées depuis un an a malheureusement été partiellement occulté par les débats fiscaux". Concernant la fiscalité des entreprises, qui a été bousculée ces derniers mois (création du crédit d'impôts compétitivité, mais hausse de la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés et taxe à 75% sur les très hauts salaires), Louis Gallois estime, comme le gouvernement actuel, qu'au bout du compte, "la pression fiscale sur les entreprises va diminuer en 2014" et il "regrette que ce message ne soit pas suffisamment porté auprès des chefs d'entreprise".