Pôle emploi a versé 800 millions d'euros en trop aux chômeurs en 2012

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Une somme qui représente 2,5% des 33 milliards d'allocations versées au total l'an dernier...

Plus de 800 millions d'euros ont été versés par erreur aux demandeurs d'emploi français l'année dernière... Une somme qui représente 2,5% des 33 milliards d'allocations versées au total, selon un rapport du médiateur de Pôle Emploi publié mercredi. Près de 524 millions d'euros ont été récupérés auprès des chômeurs concernés, mais quelque 500.494 dossiers d'une valeur de près de 300 millions d'euros étaient toujours en attente de régularisation fin 2012. Ces sommes versées par erreur "trouvent leur origine dans la complexité de la réglementation, d'une part, et dans l'inadaptation du système d'information à cette population, d'autre part", souligne le médiateur national de Pôle Emploi, Jean-Louis Walter, dans son rapport. La majorité de ces sommes concernent les chômeurs ayant cumulé une indemnisation avec un revenu d'activité. Vrais et faux fraudeurs Ce dispositif permet à un chômeur de percevoir une allocation si son activité n'excède pas un total de 110 heures par mois et si la rémunération ne dépasse pas 70% de son ancien salaire. Problème : cette mesure peut "générer des cascades de régularisations et d'indus qui deviennent incompréhensibles pour le demandeur d'emploi et même pour le conseiller de Pôle emploi", estime le médiateur. Les demandeurs d'emploi se retrouvent alors dans des difficultés financières "qui les placent dans une posture psychologique délicate", génératrice d'une tension qui envenime les relations avec Pôle emploi. Le rapport émet donc une série de préconisations pour améliorer le système actuel, et pointe également des "anomalies informatiques qui déclenchent automatiquement des indus, sans aucune responsabilité du demandeur d'emploi, ni d'ailleurs du conseiller de Pôle emploi." Le médiateur fait aussi une distinction : "Il y a les 'vrais' fraudeurs, volontaires et organisés, qui sont aussi les plus difficiles à détecter et à contraindre", écrit Jean-Louis Walter. "Mais on découvre aussi ceux que la nécessité contraint à différer ou dissimuler une activité pour conserver leur indemnisation et faire la jonction jusqu'à une autre rentrée d'argent. Enfin, il y a aussi les erreurs et les omissions par manque d'information", détaille-t-il.