Pierre Moscovici vise un déficit à 3% du PIB... mais pour fin 2014 !

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www.boursier.com , modifié à
Après les révisions de croissance de la Commission européenne...

Le temps de la justification est arrivé pour Bercy, alors que la Commission européenne a revu en baisse ses prévisions de croissance pour la France. "Il y a les chiffres, bien sûr, mais aussi les messages politiques, qu'il faut lire correctement, et les décisions à prendre", a déclaré le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, à l'occasion d'un point presse organisé cet après-midi. "Prévisions en baisse pour tous les Etats membres" L'organe exécutif européen vise une expansion du PIB d'à peine +0,1% cette année, avant une reprise en 2014, à +1,2%, contre respectivement +0,8% et +2% estimés par Bercy. Le déficit devrait pour sa part être ramené à seulement 3,7%, alors que Bercy espérait jusqu'ici le ramener à 3%. "Pour 2013, la Commission a révisé à la baisse ses prévisions pour tous les Etats membres", a tenu à souligner le ministre de l'Economie. Reste que la plupart des organismes internationaux ont alerté Paris depuis un certain temps sur ses prévisions économiques. En novembre, Bruxelles avait déjà ramené sa prévision de croissance à +0,4% et celle du déficit à 3,5% pour la fin de cette année. Or, Paris s'est obstiné jusqu'ici à maintenir ses projections. "Déficit à 3% en 2014, équilibre en 2017" Implicitement, Pierre Moscovici a reporté l'objectif de 3% à 2014. "Nous avons déjà décidé un certain nombre de mesures d'économies", pour y parvenir, a-t-il assuré. Pour mémoire, le projet de loi de finances 2013 prévoit des hausses d'impôts de 10 milliards d'euros pour les particuliers et 10 milliards pour les entreprises. De son côté, l'Etat doit réaliser 10 milliards d'euros d'économies, mais avec un objectif de croissance qui se situe toujours à + 0,8%. Au delà des mesures gouvernementales, "il est indispensable (de) laisser jouer les stabilisateurs automatiques pour soutenir l'activité", estime-t-il.  Une manière de justifier les prévisions de la Commission, puisque ce mécanisme consiste à ce que la dépense publique soit un soutien de la conjoncture et donc augmente en période de crise, tandis que les recettes diminuent. "Nous ne sommes pas en train de préparer un collectif budgétaire, nous n'ajouterons l'austérité à la récession", a-t-il déclaré. Pierre Moscovici assure que même s'il met davantage de temps, le retour à l'équilibre structurel des comptes publics sera au rendez-vous en 2017, comme prévu. "Ceci passera notamment par le processus de modernisation de l'action publique, et une réforme de nos régimes de retraite selon le calendrier prévu par la grande conférence sociale", précise Bercy dans un communiqué. Pas de révision des perspectives Pierre Moscovici n'a pas profité de ce point presse pour réviser ses projections de croissance 2013 et 2014. Officiellement, Paris n'a pas prévu de les communiquer avant le 15 mars, date de la présentation au Parlement du programme de stabilité, dont le contenu sera disséqué par la Commission européenne. François Hollande a simplement confirmé cette semaine que les 0,8% de croissance ne seront pas atteints.