La zone euro traverse une "crise d'intégration, de défaut d'Europe" et pas l'inverse. "Cette crise est politique avant d'être économique", a estimé vendredi le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, à l'occasion d'un colloque organisé par la direction du Trésor, à Paris. "Les attaques contre les dettes souveraines de la part des agences de notation (...) sanctionnent aussi un défaut de coordination des Etats pour sortir de la crise", a-t-il souligné. La priorité : l'union bancaire A court terme, Pierre Moscovici a rappelé l'importance de stabiliser certains pays en difficulté, comme ce fût le cas pour la Grèce cette semaine, ou Chypre dans les prochains mois. A plus longue échéance, il faut "maitriser le risque bancaire et financier" en créant une union bancaire. "Nous sommes sur la bonne voie", a-t-il dit. Un texte verra le jour avant la fin de l'année, pour une mise en oeuvre progressive en 2013 et 2014. Achever l'Union économique et monétaire Pour mettre un point final à cette union, Pierre Moscovici a suggéré la mise en place, d'un budget propre à la zone euro, indépendant de celui de l'UE 27, qui permettrait de financer des actions "dans les domaines clés comme la protection sociale". A moyen terme, "un ministre devra incarner la zone euro", car le modèle actuel " fonctionne mal" et est "trop éloigné de la vie des citoyens". Ce ministre devrait "affronter la sanction du vote citoyen", a proposé Pierre Moscovici.