Pierre Moscovici défend sa position face aux réticences de l'Allemagne

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En campagne pour devenir commissaire européen à Bruxelles, l'ex-ministre de l'Economie fait face aux nombreuses critiques des Allemands.

En campagne pour devenir commissaire européen à Bruxelles, l'ex-ministre de l'Economie Pierre Moscovici a reçu la semaine dernière le soutien officiel de François Hollande, qui a proposé sa candidature. Mais il doit aussi faire face à de nombreuses réticences, notamment en Allemagne, et défend son action au sein du gouvernement Ayrault dans les colonnes du 'Speigel'. "Nous avons lancé des réformes importantes pendant mon mandat, nous avons réduit les déficits et les co�"ts du travail", explique-t-il. Paris brigue un portefeuille économique au sein de la Commission européenne, ce qui fait beaucoup réagir en Allemagne, où Pierre Moscovici a notamment été accusé par le quotidien 'Bild' d'avoir rendu l'euro "aussi mou que du brie français". Les difficultés de la France à tenir ses engagements en matière de baisse des déficits publics provoque le scepticisme. Norbert Barthle, député influent de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et spécialiste des questions budgétaires, a estimé que "donner à un Français le rôle de gardien du Pacte de stabilité reviendrait à chasser le diable avec Belzébuth". Français laxistes contre Allemands rigoureux Face à ces critiques, Pierre Moscovici plaide l'amitié entre Paris et Berlin. "Il ne doit y avoir aucun veto, il ne doit y avoir aucun ostracisme, on doit être dans le soutien mutuel", déclare-t-il dans 'Der Spiegel'. "La réconciliation franco-allemande doit être une discipline, et plus qu'une discipline, ça doit être un engagement quotidien", poursuit-il. "Dans cette mesure-là, je crois qu'il faut vraiment s'interdire ce genre de jugements : il n'y pas d'un côté des Français laxistes et de l'autre côté des Allemands rigoureux, il y a des pays qui doivent se soutenir l'un l'autre à partir de parcours différents", argumente Pierre Moscovici. "La France est un pays qui mérite qu'on lui fasse confiance, je le dis à tous mes amis allemands, la France fait des réformes, la France n'a jamais enfreint les règles du Pacte de stabilité", poursuit-il, soulignant que les délais déjà accordés à Paris pour tenir ses engagements en matière de déficits publics avaient été décidés en concertation avec l'Allemagne".