Pétrole : la torchère br�"le entre Madrid et Buenos Aires

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YPF, la filiale argentine du groupe pétrolier espagnol, vient d'être acquise d'autorité par le gouvernement argentin...

YPF, la filiale argentine du groupe pétrolier espagnol Repsol, vient d'être acquise d'autorité par le gouvernement argentin... "Le patrimoine d'YPF société anonyme est déclaré sujet à expropriation", a ainsi décrété hier le gouvernement de Buenos Aires... Le prix auquel Repsol doit être exproprié sera déterminé par un tribunal d'évaluation, a indiqué Cristina Kirchner, la présidente argentine. Les autorités reprochent en effet à YPF une baisse de sa production, qui serait imputable selon elles au manque d'investissements de Repsol, ce qui réfute le groupe espagnol... Les réactions sont vives à Madrid ce mardi : le titre Repsol a perdu jusqu'à 9% à la Bourse, et la direction du groupe a jugé la nationalisation "clairement illégale", ajoutant qu'elle exigerait des compensations financières importantes, supérieures à 10 milliards de Dollars, et utiliserait toutes le voies légales pour défendre la valeur de ses actifs et les intérêts de ses actionnaires. Il faut dire qu'YPF pèse lourd dans les comptes de Repsol, ayant représenté l'an dernier 21% des bénéfices et 34% de ses investissements ! Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy a tenu dès hier soir une réunion de crise, à l'issue de laquelle le ministre des Affaires étrangères Jose Manuel Garcia-Margallo a dénoncé une "rupture du climat d'amitié" entre l'Espagne et l'Argentine. M. Garcia-Margallo a ajouté avoir contacté la commission et les institutions européennes pour les informer de cette "décision arbitraire" et avoir demandé que le sujet soit évoqué lors de la session plénière du parlement européen qui se tient actuellement à Strasbourg. De son côté, le ministre espagnol de l'Industrie Jose Manuel Soria a affirmé que le gouvernement prendrait dans les prochains jours "des mesures claires et décisives" contre la décision de Buenos Aires... Privatisée dans les années 1990 au profit de Repsol, YPF est contrôlé à 57,4% par la compagnie espagnole. Le groupe assure un tiers de la production argentine de pétrole, contrôle 52% des capacités de raffinage du pays et dispose d'un réseau de 1.600 stations-service. Coté à la Bourse de New York à travers un ADR, YPF capitalisait 10,3 milliards de dollars avant l'annonce de la nationalisation, ce qui valoriserait la participation de Repsol à environ 6 milliards de dollars sur le marché... Repsol a toutefois fait savoir ce matin qu'il estimait la valeur de YPF à 18,3 milliards de dollars, et celle de sa participation à 10,5 milliards de dollars.