Participer à une émission de télé-réalité, c'est travailler

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dans un arrêt rendu mercredi, la Cour de cassation a validé la requalification de la participation à une émission de télé-réalité en CDI. Une décision qualifiée de "bouleversement pour la production audiovisuelle", par TF1.

La participation à une émission de télé-réalité peut s'assimiler à un travail et justifie donc un contrat de travail, a tranché mercredi la Cour de cassation. Cette juridiction était appelée à se prononcer sur le statut des candidats de L'Ile de la tentation. Pour elle, le critère décisif d'un contrat de travail est bien le "lien de subordination" entre l'employeur et les participants, et ce, que l'activité soit ludique ou non. Un arrêt qui devrait faire jurisprudence.

La Cour de cassation a ainsi confirmé la condamnation de Glem, devenue TF1 Production, à verser de lourdes indemnités aux anciens candidats de l'Ile de la tentation. En revanche, la condamnation pour "travail dissimulé" a été annulée. La Cour de cassation a en effet estimé que la société n'avait pas délibérément contourné la loi. Dans l'Ile de la tentation, des couples devaient "soumettre leur amour à la tentation", durant douze jours, sur une île paradisiaque, entre croisières en yacht de luxe et soupers au champagne.

C'est "un véritable bouleversement pour la production audiovisuelle qui dépasse le cadre de l'Ile de la tentation et de la télé-réalité", a commenté, de son côté Edouard Boccon-Gibod, le président de TF1 Production. Et de citer des émissions comme "La carte au trésor" (France 3), "Pekin Express" (M6) ou Fort Boyard (France 2) qui elles aussi pourraient avoir à s'adapter.

"Les sociétés de production ne pourront plus disposer des individus comme ils l'ont fait depuis des années, 24 heures sur 24, en leur faisant faire n'importe quoi", s'est réjoui l'un des avocats des candidats, Me Jérémie Assous. Il a annoncé, au passage, d'autres actions en justice d'autres anciens candidats de la télé-réalité. Il a pour cela au total 170 clients, qui pourraient réclamer entre 150 et 250 millions d'euros.