Paris et Berlin posent leurs conditions

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www.boursier.com , modifié à
Et Lagardère n'est pas satisfait...

C'est un nouveau coup de théâtre dans le dossier EADS-BAE Systems ! Le groupe Lagardère, qui détient 7,5% du capital d'EADS, a jugé ce matin "insatisfaisantes" les conditions du projet de fusion entre EADS et le britannique BAE Systems : "Ce projet, en dépit du potentiel industriel et stratégique qui lui est prêté, n'a pas démontré à ce jour qu'il était créateur de valeur pour EADS", écrit ainsi le groupe dans un communiqué. Lagardère demande donc un "réexamen" des modalités, qui prévoient d'attribuer 60% du capital du nouvel ensemble aux actionnaires d'EADS et 40% à ceux de BAE Systems. Ce pavé dans la mare vient compliquer encore un peu plus ce dossier, au moment où de difficiles négociations se poursuivent entre les deux groupes d'aéronautique et de défense et les gouvernements de Paris, Berlin, Londres et Washington, qui doivent donner leur aval à une fusion... "Mythes et idées reçues" Ce matin, les patrons d'EADS Tom Enders et de BAE, Ian King, sont montés pour la première fois publiquement au créneau, ensemble, pour défendre leur projet de fusion contre les "mythes et idées reçues"... Dans une tribune publiée par trois journaux, ils estiment que la création du futur groupe (qui deviendrait le no1 mondial de l'aéronautique et de la défense) devra mettre un terme au contrôle que les gouvernements français et allemand ont actuellement sur la gestion du groupe... Les deux dirigeants proposent ainsi "de remplacer les accords avec les actionnaires qui donnent actuellement à Daimler, Lagardère et l'Etat français un contrôle conjoint d'EADS". En lieu et place du pacte actuel, la nouvelle entreprise serait dotée de "structures de gouvernance qui lui permettraient d'opérer normalement sur le marché et conféreraient les mêmes droits à tous les actionnaires, quelle que soit leur taille", expliquent-ils. Paris et Berlin d'accord ? Reste à savoir si cette position sera compatible avec la vision plus conservatrice affichée jusqu'ici par Paris et Berlin... Ces derniers, selon plusieurs journaux, seraient désormais parvenus à adopter une position commune sur le dossier... La France et l'Allemagne seraient ainsi prêts à donner leur feu vert à l'opération, mais uniquement à condition de posséder un part substantielle du capital du nouvel ensemble, à savoir 9% chacun. Les deux Etats exigeraient en outre un droit de préemption sur les titres détenus par Daimler côté allemand et par Lagardère côté français, ainsi que des garanties sur d'autres points, notamment leur présence au conseil d'administration, le maintien du siège social d'EADS à Toulouse, et le maintien de centres décisionnels importants dans chaque pays... L'Etat français, qui possède actuellement 15% du capital d'EADS, sera dilué à 9% en cas de fusion selon les termes actuels du projet. De son côté, l'Etat allemand ne possède pas pour l'instant de participation directe dans EADS, et envisage depuis le début de l'année de monter à 15% du capital en rachetant des parts détenues par Daimler et des investisseurs financiers allemands... Officiellement, aucun des gouvernements concernés ne fait de commentaires ce matin sur l'ensemble de ces informations de presse, les protagonistes se contentant d'indiquer que les discussions se poursuivent...