Pacte de responsabilité : les DRH n'y croient pas

Selon les DRH, les réformes actuelles ne devraient pas avoir un impact énorme sur la création d'emploi.
Selon les DRH, les réformes actuelles ne devraient pas avoir un impact énorme sur la création d'emploi. © MAXPPP
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
EMPLOI - Selon un sondage réalisé sur plus de 200 professionnels, ils sont presque 40% à penser que le pacte de responsabilité ne provoquera “aucun changement significatif” à court terme.

Seuls 16% des professionnels des ressources humaines estiment que la baisse des charges proposée dans le pacte de responsabilité produira à court terme des créations d'emplois, selon le baromètre "Défis RH 2014" publié mardi réalisé par ANDRH-Inergie pour Entreprise & Carrières.

Un sur quatre pense à une augmentation des marges. Les directeurs des ressources humaines (DRH) interrogés sont 37% à penser que la baisse des charges du pacte de responsabilité présenté par le gouvernement ne va engendrer à court terme "aucun changement significatif". Le pacte de responsabilité comprend les 20 milliards du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et 10 milliards d'euros d'exonérations de cotisations patronales sur les salaires compris entre le Smic et 3,5 fois le Smic. Le gouvernement en attend jusqu'à 500.000 emplois créés à l'horizon 2017.

Selon les DRH, la baisse des charges pourrait "produire à court terme" des investissements (25%), une politique de rémunération plus attractive (25%), une augmentation des marges (24%).

Baisse de la confiance en la réforme. Un an après la promulgation de la loi sur la sécurisation de l'emploi, ils ne sont plus que 19% à penser que cette réforme répond à l'objectif de flexibiliser l'emploi, contre 54% en avril 2013. La loi sur la sécurisation de l'emploi promulguée en juin 2013 accorde plus de flexibilité aux entreprises (accords de maintien dans l'emploi, mobilité interne, refonte des procédures de licenciement) et crée de nouveaux droits pour les salariés (droits rechargeables au chômage, compte individuel formation, encadrement des temps partiels).

L'enquête révèle aussi que 23% des DRH considèrent que cette loi permet de sécuriser le parcours professionnel des salariés. Ils étaient 44% l'année dernière. Seuls 17% estiment que la loi de sécurisation de l'emploi peut leur permettre de "maintenir des emplois malgré des difficultés conjoncturelles". Ils sont un peu mois d'un quart (23%) à considérer que cette loi favorise la mobilité interne.

La méthode. L'étude a été réalisée en ligne du 24 mars au 22 avril 2014 auprès d'un échantillon de 216 professionnels des ressources humaines, membres de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines.

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