Pacte de responsabilité : le Medef demande 60 milliards de baisse de prélèvements

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www.boursier.com , modifié à
Les syndicats redoutent un "chèque en blanc" versé aux entreprises...

Le gouvernement et les partenaires sociaux ont lancé lundi des consultations pour mettre en oeuvre le pacte de responsabilité que François Hollande veut mettre en place avec les entreprises pour relancer l'emploi. Il prévoit d'ajouter, d'ici 2017, 10 milliards d'euros de baisse de cotisations sociales aux 20 milliards d'euros de baisses d'impôts du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). Reçu par le Premier ministre, le Medef lui a demandé de doubler les baisses d'impôts et de cotisations prévues dans le pacte. "Nous pensons que de prendre la moitié comme objectif en 2017 serait un bon objectif, soit 60 milliards qu'on pourrait répartir entre 35 milliards du côté du co�"t de travail et 25 milliards en abaissement de taxes et d'impôts", a déclaré Pierre Gattaz à la presse. Selon le patron des patrons, il faut aussi que le gouvernement baisse davantage les dépenses publiques que ce qui est prévu, afin de dégager de nouvelles marges de manoeuvre. Dans le cas contraire, le pacte de responsabilité ne consisterait qu'en "quelques milliards" de baisses d'impôts, une somme insuffisante à ses yeux pour changer la situation des entreprises. Marché de dupes Reçus eux aussi par Jean-Marc Ayrault, Force ouvrière et la CGT ont dénoncé l'absence de contreparties demandées au patronat en échange d'une baisse des cotisations. "C'est un marché de dupes", a estimé Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO. "On n'est pas capable d'obliger une entreprise à embaucher, pas plus qu'on ne peut l'empêcher de licencier", a-t-il déclaré. "Il apparaît qu'aucune contrepartie n'est aujourd'hui inscrite entre le président de la République et le Medef", a estimé Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT. Pour son syndicat, les baisses de prélèvements n'ont d'ailleurs pas démontré leur efficacité en terme de création d'emplois. "Nous sommes arrivés à 230 milliards d'euros d'aides aux entreprises sans qu'on puisse collectivement en évaluer l'efficacité", a expliqué le dirigeant syndical.