Pacte de responsabilité : Gattaz approuve Hollande

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CONFÉRENCE - Le président du Medef s'est félicité du discours du président. Mais demande tout de même des "clarifications".

L'info. Lors de la présentation détaillée de son "pacte de responsabilité" mardi soir, François Hollande a répondu aux attentes du patronat en annonçant d'importantes baisses de charges, via la fin des cotisations familiales. La réponse de Pierre Gattaz, le président du Medef, était donc très attendue. "C'est un discours qui va dans le bon sens. Il y a une prise de conscience de la réalité de la France", a-t-il déclaré en conférence de presse. Avant néanmoins de préciser qu'il attend des clarifications "pour le 21 janvier".
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14.01 Hollande Conférence 930620

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Même tonalité chez les autres organisations patronales. PME, entreprises de taille intermédiaire et artisans ont tenu un discours similaire. La CGPME "est prête à relever le gant", a réagi la confédération des PME. Pour l'Asmep-ETI, qui représente les entreprises de taille intermédiaire, Hollande "annonce une étape courageuse pour commencer à ramener la France et ses entreprises dans des conditions de travail et de concurrences proches de celles de tous nos voisins européens".

Ces précisions qu'attendent les entreprises. François Hollande l'a souligné, cette baisse de charges ne se fera pas sans contreparties. Les organisations patronales attendent donc de connaître la nature de ces compensations, où il sera probablement question d'emploi et de hausse de salaires. D'autant que le Medef a assuré pouvoir créer un million d'emplois s'il obtenait gain de cause.
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Au-delà de ce "deal" qui reste à préciser, l'autre inquiétude concerne le calendrier. Les patrons veulent aller vite, même si réaffecter des milliards d'euros prendra du temps. Ainsi, l'Union professionnelle artisanale (UPA) "regrette" que leurs mises en œuvre ne soient prévues qu'en 2017.

Le diable se cache dans les détails. Un autre élément chagrine le Medef : s'il semble avoir obtenu gain de cause, le président de la République a néanmoins précisé que cet allègement de charges allait se substituer au Crédit impôt compétitivité (CICE). Et non s'y ajouter, comme l'espérait le patronat. Ce n'est donc pas un cadeau de 30 à 35 milliards qui lui est fait, mais de 10 à 15 milliards, lorsqu'on y soustrait les 20 milliards du CICE. Or le Medef n'a pas caché mercredi qu'il souhaitait que le CICE soit "sanctuarisé".

Mailly et Thibault à la manifestation ensemble, 930*620

Les syndicats, eux, attendent les "contreparties". Le discours du président de la République a été nettement bien moins accueilli du côté des organisations syndicales. Force Ouvrière a regretté "le caractère libéral de la politique économique mise en oeuvre". A ses yeux, François Hollande "a confirmé ce qui s'apparente à un marché de dupes, le pacte prenant des allures d'unité nationale et de confusion des responsabilités avec risque d'instrumentalisation et de politisation".

Car, comme le souligne la CGT, les syndicats redoutent que les entreprises ne jouent pas le jeu, qui consiste à réinjecter l'argent économisé dans l'emploi. La CFTC promet ainsi d'être "exigeante sur les garanties demandées aux entreprises en contrepartie de la baisse de charges consentie".

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