PSA éponge ses pertes

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Sophie Amsili avec agences
Le groupe automobile pâtit du marché morose en Europe mais ses plans de redressement portent leurs fruits.

Les résultats. Frappé de plein fouet par la crise de la dette dans le sud de l'Europe, où il est bien implanté, le groupe PSA redresse enfin la barre. "Nous voyons les premiers signes de redressement", a déclaré avec optimisme le président du directoire Philippe Varin lors de la présentation des résultats semestriels du groupe mercredi matin. Sur les six premiers mois de l'année, le constructeur automobile a divisé par deux sa perte nette (426 millions contre 818 millions un an auparavant). Après une hémorragie de cash de 3 milliards d'euros en 2012, PSA espère maintenant réduire encore plus que prévu sa consommation de liquidités, d'au moins de moitié cette année.

La restructuration en cours. Le prix à payer pour redresser les comptes a été élevé. PSA s'est engagé l'an dernier dans un vaste plan de restructuration à l'horizon 2015 : suppression de 11.200 emplois en France, fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en 2014, réduction des investissements, cession d'actifs et négociation d'un accord de compétitivité avec les syndicats. Celui-ci devrait permettre de faire tourner les usines françaises à plein "d'ici trois ans" et d'économiser 50 millions cette année puis 81 millions en année pleine, a indiqué Philippe Varin.

De manière générale, le président du directoire a assuré que le plan se déroulait comme prévu. "A fin décembre, nous pensons que 3.500 personnes auront quitté l'entreprise", a-t-il précisé. A présent, "nos efforts doivent se poursuivre pour confirmer le rebond industriel et commercial du groupe", a-t-il insisté.

Mais l'Europe piétine toujours. Le marché européen reste en effet très difficile. Alors que les immatriculations de voitures neuves en Europe ont continué de dégringoler (-5,6% en juin), le chiffre d'affaires de PSA a reculé de 3,8% au premier semestre de l'année à 27,7 milliards d'euros. PSA réalise aujourd'hui 59% de ses ventes en Europe mais espère réduire cette part à 50% d'ici 2015 pour se renforcer sur des marchés émergents plus dynamiques comme la Chine et l'Amérique latine. La division automobile de PSA a également accusé une perte opérationnelle de 510 millions d'euros au premier semestre 2013. Elle s'est toutefois réduite de plus de 30%, grâce notamment à la vente de véhicules à forte valeur ajoutée et au lancement de plusieurs nouveaux modèles.

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A la Bourse de Paris, les investisseurs ont bien accueillis ces résultats : peu avant midi, l'action grimpait de près de 7% à 9,624 euros.