PSA condamné pour sa prime aux grévistes

D'après Me Philippe Lejard, l'avocat du SIA, près de 550 salariés sont susceptibles de toucher cette prime, ce qui représenterait "un coût de près de 10 millions d'euros pour PSA".
D'après Me Philippe Lejard, l'avocat du SIA, près de 550 salariés sont susceptibles de toucher cette prime, ce qui représenterait "un coût de près de 10 millions d'euros pour PSA". © MaxPPP
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avec AFP
Le constructeur a été condamné pour inégalité de traitement par le tribunal de grande instance de Paris.

"Inégalité de traitement". PSA Peugeot Citroën a été condamné mardi pour inégalité de traitement. En cause : la prime de fin de conflit, versée l'an dernier aux salariés grévistes de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Dans son jugement rendu mardi, le tribunal de grande instance de Paris estime que le protocole de fin de conflit signé en mai 2013 entre la direction, la CGT et la CFDT est "illicite en ce qu'il a permis, dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi, à certains salariés de bénéficier d'une mesure que d'autres se sont vu refuser".

En conséquence, le tribunal, assigné par le Syndicat indépendant de l'automobile (SIA, majoritaire à l'usine de Seine-Saint-Denis), demande à PSA d'étendre ce protocole "à l'ensemble des salariés en ayant fait la demande dans les conditions prévues et au plus tard le 16 août 2013".

La prime en cause. Ce protocole accordait une prime exceptionnelle de 19.700 euros aux grévistes CGT et CFDT après quatre mois de grève dure pour contester la fermeture du site, prévue d'ici juin 2014. En échange, les grévistes s'engageaient à partir avant le 31 mai et à abandonner les recours contre le plan social. Mais la mesure avait suscité le mécontentement des autres salariés.

Grève à l'usine PSa d'Aulnay, 930*620

Le groupe se défend. Interrogé par l'AFP, le groupe automobile "prend acte de la décision" et dit son "intention de faire appel". Il tient à "rappeler" que la prime accordée aux grévistes, qui ont accepté de partir en refusant les mesures de reclassement prévues, visait "à maintenir le principe d'égalité de traitement avec tous les autres salariés qui ont de leur côté pu bénéficier de ces mesures", ainsi que d'une période de préavis.

La demande formulée à l'époque par des non-grévistes de bénéficier de la même possibilité de quitter immédiatement la société en percevant la prime "ne pouvait être satisfaite", explique un porte-parole de l'entreprise. "Il n'a jamais été envisagé que ces salariés puissent quitter l'entreprise en dehors de toute solution de reclassement identifiée en application du plan de reclassement", a-t-il ajouté.

10 millions en jeu. D'après Me Philippe Lejard, l'avocat du SIA, près de 550 salariés sont désormais susceptibles de toucher cette prime, ce qui représenterait "un coût de près de 10 millions d'euros pour PSA". Une centaine de salariés ont d'ores et déjà lancé une action pour obtenir cette prime, qui doit être demandée individuellement et auprès des prud'hommes, a-t-il précisé.