OGM : le gouvernement cultive l'ambiguïté

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Alors que Jean-Louis Borloo a laissé entendre que le gouvernement s'apprêtait à geler les cultures transgéniques ainsi que la commercialisation des semences OGM en France dans l'attente d'une nouvelle loi, Michel Barnier le ministre de l'Agriculture a fait un pas en arrière en affirmant que la question "n'était pas tranchée". Les écologistes restent dubitatifs avant le Grenelle de l'environnement.

La communication gouvernementale est encore timide sur le sujet des OGM, à quelques semaines du lancement du Grenelle de l'environnement qui aborde entre autres ce thème. Selon le journal Le Monde, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo aurait déclaré à un groupe de parlementaires lundi que le gouvernement préparait un gel de la commercialisation des semences OGM tout en autorisant la poursuites des recherches en laboratoire. Son collègue de l'Agriculture, Michel Barnier, a estimé lui, devant le congrès des céréaliers et des producteurs d'oléagineux réuni à Tours, que la question n'était "pas tranchée". Mais Michel Barnier a promis une loi sur le sujet, sans préciser toutefois la date et en se tournant vers Nicolas Sarkozy pour la prise de décision finale.

Selon les indiscrétions du Monde, cette loi pourrait durcir le contrôle sur les cultures OGM, encadrer "beaucoup plus rigoureusement" leurs autorisations et instituer une Haute autorité sur les biotechnologies. Le gouvernement réfléchirait notamment à une interdiction de cultures, des essais en plein champ, "sur tel ou tel OGM, par non renouvellement des autorisations etc. Rien n'est définitif", précise cependant au Monde la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. La culture commerciale d'OGM en France était de 22.000 hectares de maïs en 2007.

Les Verts attendent de voir la mise en place concrète d'une mesure avant de se prononcer. Noël Mamère dit craindre "un coup politicien". Les écologistes réclament la création d'un moratoire sur l'expérimentation en plein champ. José Bové, invité d'Europe 1, salue un "point de départ". Mais le leader altermondialiste, condamné pour avoir arraché des plants OGM, attend des "actes concrets".

Les céréaliers et les producteurs d'oléagineux ont eux exprimé leur colère, menaçant même de ne pas participer au Grenelle de l'environnement. "Trop c'est trop. Le contenu est rompu. La confiance n'est plus possible", a affirmé par exemple Philippe Pinta, président de l'association générale des producteurs de blé. Le principal syndicat agricole, la FNSEA,menace de se retirer définitivement du Grenelle de l'environnement et boycottera vendredi une réunion de travail.