Négociations autour d’Alstom : "ce n’est pas fini"

Jean-Marc Daniel, économiste
Jean-Marc Daniel, économiste © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 23 JUIN – L’Etat va devenir le principal actionnaire d’Alstom à hauteur de 20%.

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>>> Lundi 23 juin, vous avez été 60% à faire "Votre choix d’actu"  sur les négociations autour d’Alstom. Le gouvernement a plaidé en faveur d’une alliance entre l’entreprise française et General Electric. L’Etat, qui disposait d’un droit de véto dans les négociations, deviendra le principal actionnaire en rachetant une partie des actions de Bouygues. Jean-Marc Daniel, économiste, se montre très sceptique.

Négociations autour d’Alstom : "ce n’est pas fini"par Europe1fr

"Amateurisme" et "improvisation"». L’économiste souligne que cette décision n’est pas le fruit d’une stratégie de l’Etat mais d’une "improvisation" teintée "d’amateurisme". En effet, il rappelle que dans un premier temps "Arnaud Montebourg pensait que la bonne solution c’était un accord avec Siemens et Mitsubishi". Selon lui, le ministre de l’Economie avait alors "été obligé de se soumettre à une autorité qui est celle du président de la République". De même, l’annonce de la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, affirmant qu’il n’y aurait pas de hausse des tarifs EDF est contraire à une stratégie. En effet, ce sont les actions EDF qui doivent permettre à l’Etat de racheter les actions de Bouygues. Or, cette annonce a fait baisser immédiatement le cours de l’action EDF. Evoquant Arnaud Montebourg, Jean-Marc Daniel affirme que "s’il avait réfléchi, il aurait dit à Madame Royal : ‘surtout ne faites pas baisser les tarifs d’EDF’".

"Ce n’est pas fini". Jean-Marc Daniel insiste sur le fait que ce feuilleton économique "n’est pas fini". Afin d’entériner définitivement la décision "il faudrait l’accord de Bruxelles". En effet, lors de la précédente négociation avec Nicolas Sarkozy en 2003, Bruxelles s’était opposé à ce que l’Etat entre directement au capital d’Alstom. "Je ne vois pas pourquoi la commission européenne dirait que ce qui était mal il y a quelques années est devenu bien". Il ironise d’ailleurs sur le fait qu’ "Alstom est sauvé de manière définitive tous les cinq ou six ans".