Nationaliser Florange, Sarkozy y a pensé

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L'ex-ministre Thierry Breton assure que François Baroin y a réfléchi juste avant la présidentielle.

"Quelques mois avant les présidentielles, François Baroin, à la demande de Nicolas Sarkozy, a clairement fait réfléchir sa direction du Trésor à une nationalisation partielle du site élargi de Florange", a assuré l'ancien ministre français des Finances Thierry Breton, samedi matin sur Europe 1.

Une solution dénoncée par l'UMP, et notamment par Jean-François Copé, qui a assuré vendredi  : "ma position personnelle est qu'une nationalisation ne correspond pas à une solution viable.(...) On n'a pas le premier euro pour financer une nationalisation et ce n'est pas parce que l'Etat va se substituer à une entreprise qu'il fera mieux".
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Une nationalisation légitime "en dernier recours"

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Thierry Breton, qui se trouvait à Bercy quand Mittal a lancé son OPA hostile sur Arcelor en 2006, a précisé que François Baroin l'avait "autorisé" à parler de cette réflexion lancée par le gouvernement précédent.

Selon Thierry Breton, lorsque l'Etat "voit une entreprise sur son territoire, qui emploie 20.000 personnes (...) et qui est reléguée en catégorie hautement spéculative, il est fondé, en dernier recours et sur un périmètre viable (...) à se donner du temps et à nationaliser de façon partielle".

"D'autres pays l'utilisent"

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a écarté il y a une semaine la nationalisation du site de Florange, comme le préconisait son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui avait rencontré auparavant Thierry Breton pour parler de cette possibilité.

"Dans les propos que nous avons échangés, j'ai rappelé tout simplement que la nationalisation fait partie de notre arsenal juridique et que, finalement, d'autres pays l'utilisent", a déclaré l'ancien ministre des Finances, en allusion à l'intervention des Etats-Unis pour empêcher la faillite de General Motors en 2009. "Il ne faut pas nous désarmer. Nous ne devons pas être des naïfs", a-t-il insisté, "la mondialisation, c'est aussi se donner des moyens de pouvoir faire respecter la parole publique".

Le site sidérurgique de Florange fut l'un des points chauds de la campagne de l'élection présidentielle au printemps, avec deux images fortes: le candidat Hollande haranguant du haut d'un camion les métallos désespérés et des manifestants devant le QG du candidat Sarkozy.

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