Médicaments sans ordonnance: le grand écart des prix pratiqués par les pharmacies

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www.boursier.com , modifié à
Elles peuvent fixer librement les prix mais doivent informer clairement les consommateurs.

Pourquoi le prix d'un médicament peut varier du simple au double d'une pharmacie à une autre? Bien souvent, les clients n'ont pas réponse à cette question, alors qu'un arrêté de 2003 contraint les officines à informer les clients sur les prix qu'ils pratiquent pour les produits délivrés sans ordonnance, d'après les résultats de l'enquête menée par la CLCV au printemps dernier auprès de 528 établissements implantés dans 16 régions différentes. Les écarts de tarifs pointés du doigt Pour mener à bien son étude, l'association de consommateurs a comparé les prix de six produits à usage courant (Maalox, Actifed Rhume, Nurofen...). Rappelons que les prix des médicaments sans ordonnance peuvent être fixés librement par les pharmaciens. "Cependant, le code de la santé publique (leur) demande de fixer ce prix avec tact et mesure et de le porter à la connaissance du public", rappelle le ministère de la Santé. Pourtant, l'enquête menée par la CLCV montre d'importants écarts d'une région à l'autre, mais aussi... d'une rue à l'autre. Si le prix moyen du panier étudié s'établit à 24,68 euros, il peut grimper jusqu'à 33,70 euros dans le 15ème arrondissement de Paris et ne vaut que 17,08 euros à Arras. Concernant la vente de médicaments en ligne encadré par un décret entré en vigueur cet été, la CLCV estime que cela ne permettra pas de proposer des prix plus compétitifs car les portails internet sont liés à une pharmacie physique. Les frais de port alourdissent même la facture, fait-elle remarquer. Manque de transparence L'association de consommateurs rappelle que la loi oblige les pharmaciens à mettre à disposition de ses clients "un catalogue des prix des médicaments non remboursables soumis à prescription obligatoire habituellement détenus dans son officine", qui doit être mis à jour mensuellement. Or, 51,23% des établissements visités ne le possédaient pas. Pire, "57 pharmacies ont refusé d'aider nos enquêteurs et de communiquer les prix de leurs produits ", souligne la CLCV, alors que la loi les y oblige. "Les différences de prix que montrent notre enquête, et la gêne qu'ont les consommateurs à demander le prix des médicaments, nous font préconiser une généralisation du libre-service intégral pour les médicaments sans ordonnance", conclut l'association. Cette disposition ne priverait pas le consommateur du conseil délivré par le pharmacien au moment de passer à la caisse, poursuit l'association.