Lutte anti-terrorisme : le casse-tête financier de l'Etat

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Emmanuel Duteil avec Noémi Marois , modifié à
ÉCONOMIE - La lutte contre le terrorisme coûte au total 940 millions d'euros. Comment l'Etat va-t-il compenser cette dépense imprévue ? 

Le relèvement du plan Vigipirate, un renforcement des mesures anti-terrorisme… tout cela coûte très cher à l'Etat depuis les attentats de Paris début janvier. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a même estimé dimanche leur coût total à 940 millions d'euros. Une dépense imprévue que l'Etat doit compenser par des économies nouvelles, a-t-il prévenu, pour que la France maîtrise ses dépenses publiques. 

Plus de personnel, mieux équipé. La somme doit permettre de financer la mobilisation des policiers, des gendarmes et des soldats sur le terrain. Par exemple, 10.500 militaires ont été déployés en France pour protéger les écoles ou les lieux de culte. 

Il faut aussi compter les embauches prévues : 3.000 sur trois ans. Le ministère de l'Intérieur va ainsi recruter 1.400 personnes dont une grande partie va intégrer le renseignement intérieur. 1.000 autres postes vont être créés au ministère de la Justice. Au ministère de l'Economie aussi, des personnes spécialisées dans la traque du financement du terrorisme vont être embauchées. L'Etat veut enfin que ce personnel soit équipé de manière moderne et adaptée. 
Le développement du service civique, la prévention de la délinquance vont aussi coûter à l'Etat. 

Les ministères à la diète. La solidarité gouvernementale devrait permettre de compenser toutes ces dépenses. Chaque ministère va donc devoir procéder à des économies non prévues avant les attentats de Paris. C'est le Premier ministre, Manuel Valls, qui a opéré au découpage. À côté des gagnants que sont l'Intérieur ou encore la Justice, tous les autres ministères vont ainsi devoir encore se serrer la ceinture à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros. 

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