Les trois raisons de la colère des fonctionnaires

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et Olivier Samain avec AFP , modifié à
MANIF - Ils sont appelés jeudi à une journée d'action pour les deux ans de l’arrivée au pouvoir de François Hollande.

Plus de cinq millions de fonctionnaires sont appelés jeudi à une journée d'action. Infirmiers, bibliothécaires, enseignants, pompiers, douaniers, éducateurs, policiers ou encore gardes champêtres : tous fêteront ainsi à leur manière les deux ans de l’entrée en fonction de François Hollande. Deux ans et au moins trois motifs de désillusions.

Salaires. C’est le motif de grogne principal. Les fonctionnaires réclament un dégel du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires et n'a pas été augmenté depuis juillet 2010. Pire, le gouvernement Valls a annoncé le maintien de la mesure jusqu’en 2017. Soit sept années sans augmentation de salaires. Selon les dernières données de l'Insee, les fonctionnaires ont bien perdu du pouvoir d'achat. Ceux de la fonction publique d'Etat (FPE) ont gagné en 2012 0,8% de moins qu'en 2011 en euros constants, ceux de la Territoriale 0,5% et ceux de l'Hospitalière 0,6%. L'année précédente les salaires avaient aussi chuté. Mais Manuel Valls leur a déjà adressé une fin de non-recevoir.  "Les efforts demandés (aux Français, ndlr) doivent être justes et équitablement répartis", affirme le Premier ministre.

Effectifs.  L'emploi est un autre motif de grogne, les créations de postes prévues dans les ministères "prioritaires" (Justice, Police, Education) devant être compensées par des suppressions dans des services déjà "à l'os", selon les syndicats.

Malaise. Au-delà de ces revendications concrètes et chiffrées, flotte dans l’air un sentiment, celui que les fonctionnaires ont été lâchés par un gouvernement de gauche sur lequel beaucoup avait misé en 2012, après cinq années de présidence Sarkozy au goût amer. Si le vocabulaire a changé, la logique est toujours là : faire le même travail avec moins-de monde et moins de moyens, estiment de nombreux fonctionnaires. Jean-Claude Mailly, le leader de FO, prévient : cette journée de jeudi sera un bon baromètre de la grogne dans le pays, affirmant que "c'est aussi la question des missions, du sens du service public".

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