Les sociétés du CAC40 détiendraient plus de 1.500 filiales "offshore"

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Cela représenterait 23% de l'ensemble de leurs filiales étrangères.

En s'appuyant sur les rapports annuels publiés par les grandes entreprises du CAC40 ainsi que plusieurs études comme celles réalisées par l'association Tax Justice Network, la revue 'Projet' a dressé l'inventaire des filiales localisées dans les paradis fiscaux. Les auteurs précisent avoir pris en compte "l'ensemble des entités incluses dans le périmètre de consolidation comptable de chaque groupe". Bilan: les groupes de l'indice phare parisien en détiendraient 1.548 au total, ce qui représente 23% de l'ensemble de leurs filiales étrangères. Quels paradis fiscaux ? 'Projet' précise toutefois que l'Hexagone en possède beaucoup moins que ses voisins européens comme l'Allemagne et le Royaume-Uni. D'après le classement établi, BNP Paribas serait numéro un avec 214 filiales offshores. Viennent ensuite LVMH (202) et PPR (99). Les sociétés du CAC40 privilégient pour leur implantation le Vieux continent, à commencer par les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. Opacité 'Projet' rappelle que pour minorer leurs imposition, les sociétés présentent pour leurs "filiales aux �?les Caïmans, au Luxembourg ou en Irlande (...) des résultats fortement excédentaires, alors que les bureaux y seront peu peuplés, voire inexistants. L'on s'arrangera en revanche pour que la filiale française ou indienne, plus fortement imposée, évite d'afficher des bénéfices trop élevés"... La revue pointe ainsi du doigt le manque de transparence des plus grosses sociétés françaises qui ne listent que les principales filiales. A titre d'exemple, Total annonce 883 entités mais n'en cite que 179. Or, les auteurs rappellent que "la simple présence dans des pays considérés comme paradis fiscaux ne vaut pas condamnation (...) mais seule la transparence sur l'activité pays par pays permettrait d'en avoir le coeur net". Cette opacité vaut également pour certaines sociétés dont l'Etat est actionnaire. Ainsi, EADS, devenu Airbus, GDF Suez et France Télécom ne listent pas toutes leurs filiales contrairement à Safran, Renault ou EDF. Les auteurs préconisent donc d'étendre le principe de transparence qui s'applique aux banques en Europe à l'ensemble des secteurs et ce, pays par pays.