Les plans de la SNCF pour sauver le TGV

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www.boursier.com , modifié à
La direction a mis au point trois scénarios, sur un horizon à dix ans, pour tenter de retrouver la rentabilité de l'activité grande vitesse.

Comment pérenniser l'économie des TGV, dont la rentabilité recule régulièrement chaque année, entre baisse de la fréquentation des trains et hausse des péages imposés par Réseau ferré de France (RFF) ? Le conseil d'administration de l'entreprise publique était réuni lundi pour étudier trois scénarios proposés par la direction, que le quotidien 'Les Echos' dévoile jeudi. Le journal évoque "trois scénarios exploratoires basés sur un horizon à dix ans, dont deux scénarios extrêmes". Le premier consisterait à couper dans l'activité "grande vitesse", pour la concentrer sur les 40 principales gares du réseau. "La SNCF assure 180 'origines/destinations' en TGV, selon le jargon maison, c'est-à-dire 180 combinaisons différentes de gares de départ et d'arrivée", expliquent 'Les Echos', qui précisent que ce chiffre serait réduit à environ 80, au profit de liaisons plus nombreuses via les trains TER et Intercités. Autre solution pour mettre de côté les dessertes déficitaires : diviser par deux le nombre de trains en circulation, et privilégier les rames en duplex. Mais des voix risqueraient de s'élever, du côté des élus locaux d'abord, mais aussi d'Alstom, qui verrait fondre ses commandes de TGV. Faire face à la hausse des péages Deuxième piste, à l'opposé de la première : doper l'offre à destination des usagers, en utilisant davantage les 400 rames de la SNCF, et baisser les prix des billets pour augmenter les taux de remplissage des trains. "Plus de trains en circulation, plus de villes desservies, des billets moins chers... Ce scénario a tout pour être plébiscité par les élus comme par les usagers", analysent 'Les Echos'. Mais il pourrait aussi se heurter à un problème de financement, puisqu'il manque 400 millions d'euros par an "pour qu'il soit équilibré". Le dernier scénario, également considéré comme le plus probable, serait calqué sur le plan stratégique de l'entreprise, Excellence 2020, lancé il y a deux ans, avec l'objectif de gagner un point de marge par an sur dix ans. "Pour faire face à la hausse des péages, le TGV doit optimiser l'utilisation du parc de rames, réaliser des gains de productivité et tailler dans ses co�"ts d'exploitation", détaille le quotidien économique. La mise en place des trains "low-cost" Ouigo était une des premières étapes, qui pourrait être développée. Mais même avec des objectifs ambitieux de productivité, la SNCF pourrait rester dans un étau si les prix des péages continuent à grimper à ce rythme, avec une contribution de près d'un milliard d'euros par an d'ici 10 ans.