Les entreprises japonaises augmentent les salaires, pour doper l'économie

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La pression exercée par Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, a fini par payer...

La pression exercée par Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, a fini par payer. Plusieurs grandes sociétés japonaises comme Toyota Motor ont accordé à leurs salariés leurs plus fortes augmentations salariales depuis plusieurs années. Le gouvernement fait en effet campagne depuis des mois pour demander aux groupes de contribuer à une reprise durable de l'économie nippone. Au-delà de Toyota, Hitachi et Panasonic ont répondu cette année plus généreusement qu'attendu aux revendications salariales des syndicats. La hausse des salaires de base et des primes d'ancienneté a été de 2,2%-2,3% dans les grands groupes, tandis que les petites et moyennes entreprises ont accordé plus de 2% d'augmentation, selon Hisashi Yamada, économiste de l'Institut de recherche du Japon. Mais pas de quoi couvrir la hausse de trois points de la TVA prévue le 1er avril même si certains grandes entreprises ont également accordé de gros bonus, donnant à leurs employés un peu d'avance sur la hausse des prix à prévoir. "Offensive de printemps" Le ministre de l'Economie, Akira Amari, qui avait menacé mardi de sanctionner les sociétés "peu coopératives", a déclaré mercredi que "la réaction du côté des dirigeants d'entreprises était allée au-delà des attentes" et que leurs augmentations de salaires "joueraient un rôle moteur dans la sortie de la déflation et la relance de l'économie". Chez Toyota, le salaire mensuel de base sera relevé de 2.700 yens (19 euros environ), soit de 0,8%. Il s'agit de la première augmentation depuis six ans pour l'entreprise, mais les syndicats réclamaient une hausse de 4.000 yens. Avec les augmentations liées à l'ancienneté (7.300 yens par mois), la hausse du salaire mensuel de base au sein du groupe sera la plus importante depuis 1993. Et en intégrant une prime annuelle moyenne de 2,44 millions de yens, la hausse totale de la rémunération des salariés de Toyota sur l'année à venir atteindra environ 7,6%. Nissan de son côté a annoncé une revalorisation de 3.500 yens du salaire mensuel de base et des primes équivalant à 5,6 mois de salaires, acceptant ainsi l'intégralité des revendications syndicales. Toutefois, cette "offensive de printemps" des grands groupes sur les salaires risque d'avoir une portée limitée : une large majorité des salariés du pays travaillent pour des sociétés de plus petite taille qui n'ont guère profité pour l'instant des"Abenomics", les politiques de soutien à l'activité et de dépréciation du yen initiées par le gouvernement Abe.