Les énergies marines renouvelables sont "stratégiques "pour la France

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www.boursier.com , modifié à
Le gouvernement doit créer de bonnes conditions à leur développement

La France qui possède le deuxième espace maritime du monde - 11 millions de kilomètres carrés - doit tirer partie des énergies renouvelables en mer (EMR), d'autant que le pays disposent de fortes compétences en matière de construction navale, de recherche et développement, souligne un rapport officiel remis au ministère du Développement durable. Une étude qui tombe à pic, à l'heure où le pays se cherche des débouchés et veut gagner en compétitivité. Par ailleurs, la France s'est engagée à développer massivement les énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique promise par François Hollande. Le nucléaire ne produira que 50% de l'électricité française en 2025, contre 75% actuellement. Des phases d'expérimentations avancées Dans le domaine des EMR, certains projets sont déjà très avancés. C'est le cas de l'énergie hydrolienne, "proche  d'un développement industriel". Les auteurs du rapport recommandent donc de donner davantage de visibilité aux acteurs en mettant en place des projets pilotes. Ils suggèrent de lancer le premier appel d'offres pour des fermes commerciales "de typiquement 300 à 500 mégawatts" à compter de 2015-2016. De même, l'éolien offshore flottant "fait l'objet d'ores et déjà de technologies prometteuses pour  les eaux côtières profondes (au-delà de 40 m) en cours de test (Bretagne et Provence-Alpes-Côte d'Azur), justifiant l'installation de fermes expérimentales d'ici 2 ans", peut-on lire dans le rapport. Pour les autres énergies maritimes (thermique des mers, osmotique...), des phases de recherche et développement sont encore nécessaires. Plannification et simplification nécessaires ! La France va cependant devoir faire face à une très forte concurrence internationale, même si plusieurs groupes industriels français et PME sont en mesure techniquement et économiquement de prendre part à ce marché. L'Etat doit donc rapidement afficher son calendrier et ses objectifs en vue de sécuriser le financement des projets, par des partenariats public-privé notamment. Le développement des EMR nécessite également une simplification de la législation, avec la création d'un régime spécifique. Actuellement, il se caractérise en effet par une "complexité excessive, du fait principalement de l'obligation de respecter quatre législations indépendantes (Code général de la propriété des  personnes publiques, Code de l'Urbanisme, Code de l'Environnement / Loi sur l'Eau - Loi Littoral, Code de l'Energie", souligne l'étude. Revoir les tarifs de l'électricité Enfin, pour promouvoir le développement de ces énergies, le rapport préconise de recalculer les tarifs. Actuellement, le tarif d'achat de l'électricité produite par les installations hydrauliques est fixé à 163 euros/MWh depuis 2012 et à 83 euros pour l'éolien terrestre ou maritime. "Insuffisant", estime le rapport : "l'équilibre économique et financier d'un projet EMR de ferme-pilote expérimentale suppose un accompagnement financier temporaire de la part des pouvoirs publics", peut-on y lire.