Les disparités de revenus se sont atténuées en France entre 1995 et 2009

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www.boursier.com , modifié à
Des disparités qui s'expliquent surtout par des écarts dans la durée de l'emploi, montre une étude de l'INSEE

Dans plus de 80% des cas, les écarts de revenus observés en France s'expliquent par des différences dans la durée d'emploi. Tel est l'un des enseignements du "portrait social, édition 2011", dressé par l'INSEE et publié mercredi. Sur 2009, l'institut national de la statistique recense ainsi 24,4 millions de personnes ayant occupé à un moment de l'année un emploi salarié. Certaines d'entre-elles ont exercé plusieurs "jobs", portant le nombre d'emplois total à 25,7 millions qui représentent eux-mêmes 19,1 millions de postes en équivalent-temps plein. Le revenu moyen de l'ensemble de cette population salariée s'est établi à 19.284 euros en 2009 contre 17.317 en 1995, avec de fortes disparités. Un quart d'entre eux ont perçu moins de 9.414 euros nets soit parce qu'ils ont un emploi stable à temps partiel, soit parce qu'ils ont alterné au cours de l'année période de travail et de chômage. Un autre quart a touché un salaire annuel net compris entre 9.414 euros et 17.305 euros et 25% ont perçu un revenu salarial compris entre cette médiane et 24.299 euros. Enfin, un quart a bénéficié d'un revenu supérieur à 24.299 et, observe l'INSEE, "le revenu salarial moyen des 25% de salariés les mieux payés (38.749 euros) est 10 fois supérieur au revenu salarial moyen des 25% de salariés les moins payés". Des disparités qui se sont toutefois atténuées entre 1995 et 2009. "Le rapport entre le revenu salarial moyen des 25% de salariés les mieux payés et celui des 25% de salariés les moins payés a diminué, passant de 12 à 10, alors qu'il avait très légèrement augmenté de la fin des années 1970 jusqu'au milieu des années 1990", note l'étude. La crise a aussi réduit les écarts de revenus entre hommes et femmes. Entre 1995 et 2008, l'écart moyen est resté stable autour de 27,5% mais la crise qui s'est aggravée en 2009, a ramené cet écart à 25%, les hommes ayant été plus durement touché. En revanche, lorsque l'on adjoint les allocations chômage aux revenus du travail, le revenu des femmes augmente plus vite que celui des hommes. Le portrait dressé par l'institut national de la statistique montre également que les inégalités salariales ont davantage diminué parmi les cadres et professions intermédiaires que parmi les ouvriers et employés. L'étude souligne enfin que le revenu salarial moyen a davantage progressé en 15 ans dans le privé que dans le public. En revanche, les inégalités ont reculé des deux côtés, du fait de la moindre disparité des durées d'emploi. "En intégrant toutes les sources de revenus liés à l'activité, les bas revenus salariaux restent malgré tout des revenus faibles pour les femmes, les employés et les jeunes", conclut l'INSEE.