Leclerc fait un pas vers les fournisseurs

Le groupe laitier Lactalis refuse depuis mercredi d'approvisionner les magasins Leclerc.
Le groupe laitier Lactalis refuse depuis mercredi d'approvisionner les magasins Leclerc.
  • Copié
avec Pascal Berthelot , modifié à
- Le supermarché accepte de répercuter en partie la hausse des prix alimentaires.

L'échéance des négociations entre les grandes surfaces et ses fournisseurs arrive lundi soir à son terme. Lundi midi, Michel-Édouard Leclerc, le propriétaire des supermarchés Leclerc, a indiqué sur Europe 1 que "pratiquement tous les accords commerciaux seront signés", ce qui entraînera une hausse annuelle de 3 à 4% sur les prix alimentaires.

Les supermarchés et leurs fournisseurs négocient les contrats annuels qui les lieront à partir du 1er mars. Cette année, les négociations sont d'autant plus tendues qu'elles se déroulent dans un contexte de flambée du prix des matières premières. Jusqu'à présent, les magasins Leclerc refusaient de répercuter la hausse des prix des matières premières. Depuis mercredi dernier, le groupe laitier Lactalis avait cessé de livrer la chaîne de magasins, suivis par deux autres fournisseurs dont Euralia, selon des informations d'Europe 1.

"On ne cédera pas par rapport aux prétentions de hausses tarifaires qui nous sont arrivées depuis deux mois, on les a déjà réduites au moins d'un tiers", a toutefois assuré Michel-Édouard Leclerc, précisant que les fournisseurs demandaient des hausses de l'ordre de 15 à 20%. Le propriétaire des Leclerc a néanmoins reconnu que la hausse des prix de certains produits, comme le lait ou la volaille devrait être supérieure à 3 ou 4%. En un an, le prix du lait acheté aux producteurs par les intermédiaires a bondi de 10%.

"Les négociations ont échoué"

En attendant la fin des négociations, la partie de poker menteur semble toujours engagée entre distributeurs et fournisseurs, notamment sur le nombre d'accords signés. Pour Jean-René Buisson, président de l'Association nationale de l'industrie agroalimentaire, la situation était encore bloquée lundi matin. "On peut dire que les négociations ont échoué, nous sommes le 28 février, et nous avons signé à peu près 30 à 35 % d'accords. Aujourd'hui les distributeurs refusent toute augmentation, surtout sur les deux centrales Carrefour et Leclerc", indique-t-il à Europe 1.

Autres chiffres et autre version du côté de la grande distribution, pour qui il n'y a aucun blocage. "Dans une négociation aussi difficile, il y a bien sûr quelques dizaines de cas, plus compliqués, mais dans l'ensemble, dès vendredi, 90% des contrats étaient signés, et d'ici mardi, tous les contrats seront signés, je le confirme" assure Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution. Les deux versions devront converger d'ici lundi, minuit.