Le patronat propose du "donnant-donnant", et met l'avenir du CDI sur la table...

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Dans le cadre des discussions sur la sécurisation de l'emploi...

Les négociations sur la sécurisation de l'emploi reprennent ce jeudi entre les partenaires sociaux... Après trois séances infructueuses, le patronat présentera aujourd'hui un premier projet d'accord global, qui propose d'échanger une sécurisation des emplois précaires contre une "fluidité accrue des règles régissant l'emploi". Le projet, transmis hier aux syndicats, et qui sera discuté aujourd'hui lors des négociations prévues au siège du Medef, prévoit notamment un assouplissement des règles du CDI et des procédures de licenciements, ainsi qu'une dégressivité des allocations chômage, révèlent plusieurs journaux ce matin... Autant de mesures qui risquent de provoquer de vives réactions au sein des organisations représentatives des salariés... Elargir le recours aux contrats de mission Parmi les mesures favorables aux employeurs, le patronat souhaite ainsi assouplir les conditions d'embauche en CDI, à travers l'élargissement du recours au contrat de mission et au contrat intermittent, très utilisés dans les PME. Les délais de prescription d'une action auprès des prud'hommes seraient ramenés de 5 ans à 12 mois, le montant des dommages et intérêts pour licenciement sans motif réel et sérieux serait limité, et la justification possible d'un licenciement serait assouplie devant le juge... Sécurisation des parcours professionnels en contrepartie En échange de ces assouplissements, les salariés actuellement en CDD se verraient proposer "une sécurisation de leur parcours professionnel", à travers des mesures telles que la facilitation des prêts bancaires, l'assurance d'une meilleur portabilité des droits en matière de formation et de prévoyance, etc... Leur couverture santé serait aussi améliorée à travers un "contrat repère de frais de santé d'entrée de gamme" à négocier avec les mutuelles et les assurances santé. En matière de formation, la délégation patronale souhaite expérimenter "un compte individuel de formation" en fusionnant les actuels DIF et CIF. Au final, ce texte assez provocant, sans doute promis à être sensiblement modifié par la suite, semble destiné à entraîner un électrochoc, qui produirait à son tour l'ouverture d'un véritable dialogue entre patronat et syndicats, restés jusqu'ici sur leurs positions respectives... Aujourd'hui, les négociateurs des deux camps ont a priori prévu de passer la journée entière à tenter de trouver un terrain d'entente.