Le chômage pousse les Européens à quitter leur pays

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
En Allemagne, le flux d'immigrés grec a bondi de 73% entre 2011 et 2013...

Poussés par la montée du chômage, de plus en plus d'Européens choisissent de quitter leur pays pour tenter de trouver du travail. Les migrations au sein de l'Union européenne ont augmenté de 15% en 2012, après avoir chuté de près de 40% pendant la crise. "Les départs des pays les plus durement touchés par la crise s'accélèrent, avec une progression de 45 % entre 2009 et 2011", écrit l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) dans un rapport publié jeudi. Grecs, Espagnols, Portugais...  Les habitants de l'Europe du sud, particulièrement touchée par la crise, sont en première ligne. Ainsi, depuis 2007, le nombre de Grecs et d'Espagnols qui émigrent vers d'autres pays de l'UE a doublé, pour atteindre respectivement 39.000 et 72. 000. Exemple de pays attractif  : l'Allemagne, où le flux d'immigrés grecs s'est accru de 73 % entre 2011 et 2012, tandis que le flux d'immigrés espagnols et portugais a augmenté de près de 50 % et que celui des immigrés italiens a progressé de 35 %. Au sein de l'OCDE, les Etats-Unis ne semblent plus représenter un "eldorado", puisque les migrations vers le pays sont restées stables en 2011, sur une hausse de 2%. Logiquement, les pays touchés de plein fouet par la crise sont délaissés, à l'image de l'Italie, qui enregistre une baisse de 11% des entrées sur son territoire. "Le niveau de l'immigration y est désormais inférieur de 44 % à celui observé en 2007", détaille l'OCDE. Lutter contre les discriminations Pourtant, quitter son pays ne suffit plus pour trouver du travail. Le taux de chômage des immigrés a augmenté de 5% entre 2007 et 2012, alors que la progression pour les autochtones est de 3 points. "Les jeunes et les travailleurs peu qualifiés ont été les plus durement touchés et les premières victimes de cette tendance sont les immigrés en provenance d'Amérique latine et d'Afrique du Nord", précise l'OCDE, qui ajoute que le chômage de longue durée est particulièrement présent. Dans son rapport, l'organisation estime qu'une "augmentation du taux d'emploi des immigrés au niveau de celui des autochtones aurait des retombées économiques positives importantes, surtout dans des pays comme la Belgique, la France et la Suède, dont les populations immigrées sont relativement importantes et établies de longue date". Elle prône donc que les gouvernements luttent davantage contre les discriminations, rappelant qu'il est souvent beaucoup plus compliqué de trouver du travail pour les demandeurs portant un nom à consonance étrangère.