Le chantage au crédit d'impôt constitue un "racket" pour Fleur Pellerin

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Une dizaine de grands groupes connus font pression sur leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs pour leur soutirer le CICE mis en place par le gouvernement...

Les abus autour du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) ne sont pas du tout du go�"t du gouvernement... 'Le Parisien' révélait mercredi que certains grands groupes, pour beaucoup au sein du CAC40, feraient pression sur leurs fournisseurs pour récupérer une partie de cette manne financière. "Je confirme ce qui remonte du terrain. C'est vrai qu'il y a plusieurs dirigeants de PME, des fournisseurs qui ont signalé ces abus", a déclaré Fleur Pellerin, la ministre en charge des PME, de l'Innovation et de l'économie numérique au micro de RTL. Elle voit dans cette pratique un"racket", une "captation d'une aide de l'�?tat". "C'est inadmissible", juge-t-elle. Elle promet donc des moyens pour enquêter et vérifier si ces pratiques sont avérées. "Si c'est le cas, il y aura des sanctions, des amendes", a déclaré la ministre. Elle a invité les PME victimes à contacter la médiation inter-entreprises ou la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes. Grands noms de l'automobile, de l'énergie ou de la santé "Une dizaine de grands groupes connus font pression auprès de leurs sous-traitants ou de leurs fournisseurs pour leur soutirer leur crédit d'impôt compétitivité", déclarait mercredi, dans les colonnes du 'Parisien' le médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet. Il s'agirait selon lui des grands noms de l'automobile, de l'énergie ou de la santé. Selon lui, "des centaines de PME, fournisseurs ou sous-traitants, sont concernés". Ce coup de pouce fiscal, mis en place par François Hollande, doit permettre aux patrons de traverser la crise sans cesser de créer des emplois. Pour 2013, l'économie équivaut à 4% de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC. A partir de 2014, ce taux sera porté à 6%. Pourtant, plusieurs donneurs d'ordre, ont pris prétexte du CICE dont bénéficiaient leurs fournisseurs pour renégocier les tarifs à la baisse de 2, voire de 3 à 5% pour l'une d'entre elles", a confié au 'Parisien' une de ces victimes.